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La mécanochimie pour fabriquer des médicaments sans solvants

La Haute école d’ingénierie et d'architecture de Fribourg participe à un projet de recherche sur des médicaments sans solvants
La Haute école d’ingénierie et d'architecture de Fribourg participe à un projet de recherche sur des médicaments sans solvants / 19h30 / 2 min. / le 3 mars 2023
Des équipements de mécanochimie, qui permettent de se passer de solvants, pourraient révolutionner la production de médicaments ou de vaccins. La Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA-FR) participe à un projet européen susceptible de représenter une avancée majeure.

La mécanochimie utilise des machines qui exercent des forces de compression et d’impact permettant de produire des principes actifs pharmaceutiques sans solvants. Les composés chimiques vont alors engendrer un principe actif pharmaceutique sans présence de liquide.

"La molécule A va pouvoir réagir avec la molécule B, les deux composés vont s'impacter à très grande vitesse et réagir ensemble pour former le principe actif", explique Ludovic Gremaud, porteur du projet à l'HEIA-FR, vendredi dans le 19h30 de la RTS.

Moins polluant et moins cher

Ce procédé se révèle moins polluant et moins cher grâce à cette réaction qui permet de se passer des solvants. "On voit qu'avec 80% de matière constituée de solvants, cela fait énormément de déchets générés dans les procédés et donc d'énormes émissions de CO2", souligne le chercheur.

Le projet de recherche, nommé "Impactive", est mené dans 11 pays européens. La Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg y participe en travaillant sur la partie industrielle, comme l'avait indiqué le quotidien La Liberté en janvier dernier. Il s'agit "soit de développer de nouveaux équipements, soit de développer de nouveaux procédés pour se diriger vers le monde industriel", explique Ludovic Gremaud.

Aide contre la pénurie de médicaments

Ces procédés de mécanochimie pourraient aussi permettre de lutter contre la pénurie de médicaments en Europe. "Si cette technologie permet de rapatrier des activités en Europe, on va garantir de manière plus sûre l'approvisionnement de la chaîne en ce qui concerne certains principes actifs pharmaceutiques".

Reste à convaincre l’industrie, mais de grands groupes pharmaceutiques se sont déjà joints aux recherches.

Carine Regidor/oang

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