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Mieux comprendre les troubles psy et neurodéveloppementaux du cerveau

La nouvelle plateforme de neurosciences cellulaires humaines NeuroNA voit le jour [Depositphotos - 100502500]
La nouvelle plateforme de neurosciences cellulaires humaines NeuroNA voit le jour / CQFD / 9 min. / le 24 avril 2023
Une plateforme de neurosciences cellulaires humaines, NeuroNA, a été inaugurée lundi à Genève. Elle vise à mieux comprendre les troubles neurodéveloppementaux et psychiatriques en utilisant des organoïdes de cerveau.

Notre connaissance de la structure et du fonctionnement du cerveau des animaux de laboratoire est très avancée, mais nous manquons terriblement d'information sur le cerveau humain, beaucoup plus grand et sophistiqué, et sur la façon dont son assemblage se dérègle dans des conditions telles que l'autisme, la schizophrénie, ou la dépression, a indiqué la fondation NeuroNA dans un communiqué.

"Les principes fondamentaux de fonctionnement des cellules neuronales et des cellules gliales semblent être, pour autant qu'on puisse le dire, semblables entre humains et rongeurs. Cependant, les rongeurs ne présentent pas spontanément de maladies psychiatriques", souligne Pierre J.Magistretti, professeur émérite de neurosciences et de psychiatrie (EPFL, UNIL, UNIGE), cité dans le communiqué.

Un des moyens de mimer le développement du cerveau est de voir ce qui se passe au moment de la mise en place de différents circuits qui le constituent. La plateforme vise donc à étudier des modèles de circuits neuronaux humains en trois dimensions.

>> Les précisions dans le 19h30 :

Les scientifiques du campus Biotech à Genève ont réussi à créer des cellules du cerveau à partir de cellules souches
Les scientifiques du campus Biotech à Genève ont réussi à créer des cellules du cerveau à partir de cellules souches / 19h30 / 2 min. / le 24 avril 2023

Cellules reprogrammables

Pouvoir étudier des cellules humaines et leurs mécanismes moléculaires, c'est le chaînon qui manquait à la recherche, ont indiqué les responsables devant la presse. Les scientifiques entendent utiliser à cet effet des cellules pluripotentes induites qui peuvent se transformer et donner naissance à tous les types de cellules constituant un organisme adulte, y compris humain.

Ces cellules sont reprogrammables. Elles peuvent par exemple provenir à l'origine de la peau ou du sang d'une personne, en l'occurrence d'un patient si l'on souhaite étudier les mécanismes d'un trouble neurodéveloppemental ou d'une maladie psychiatrique.

Une fois différenciées en cellules du cerveau – neurones et glie –, elles peuvent ensuite constituer des structures tridimensionnelles que l'on appelle organoïdes et qui reproduisent en partie la complexité cellulaire de certains circuits du cerveau.

>> Ecouter l'interview de Denis Jabaudon, directeur du Département de neurosciences fondamentales et professeur UNIGE :

Denis Jabaudon, directeur du Département de neurosciences fondamentales et professeur UNIGE. [neurocenter-unige.ch]neurocenter-unige.ch
NeuroNA, nouvelle plateforme de neurosciences cellulaires humaines: interview de Denis Jabaudon / Le 12h30 / 5 min. / le 24 avril 2023

Un petit échantillon de cerveau

Ce n'est donc pas un mini-cerveau, comme le précise Denis Jabaudon, directeur du Département de neurosciences fondamentales et professeur UNIGE: "Il s'agit d'un petit échantillon, de certains sous-types de cellules au sein d'une petite région du cerveau qu'on peut plus ou moins choisir. Donc on est encore dans des approximations mais qui nous permettent quand même de comprendre ce qu'il se passe au sein de nos cerveaux".

Cela devrait permettre aux équipes de recherche de comparer les propriétés des cellules issues de personnes malades et de personnes saines: "On veut voir comment les neurones se comportent en culture: c'est un peu comme si on reproduisait le développement du cerveau de la personne dont on a dérivé les cellules, mais de manière très très schématique et archétypique. Mais on a quand même quelques informations qui nous permettent de mieux comprendre la maladie; par exemple la forme des cellules, les gènes qu'elles expriment, l'activité électrique, etc.", ajoute-t-il au micro du 12h30 de la RTS.

La Plateforme NeuroNA est d'ores et déjà en service au Campus Biotech à Genève. Elle a pu être mise sur pied en moins d'une année. La fondation entend également contribuer à la déstigmatisation des maladies neuropsychiatriques et des troubles neurodéveloppementaux en venant apporter des clés de compréhension des mécanismes biologiques qui les sous-tendent, selon le communiqué.

>> Lire aussi : Un centre de séquençage du génome inédit au Campus Biotech à Genève

sjaq et l'ats

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