La construction de nouveaux hôpitaux facilitée par la réalisation d'un plan grandeur nature
Ce centre doit répondre à des défis situés à la frontière entre technologie et design. Il s'agit par exemple de pouvoir facilement lire l’écran d’un appareil médical, ou encore de repenser l’architecture d’un hôpital. L'institut est situé dans un gigantesque hangar permettant de faire des tests grandeur nature.
Anticiper ce qui sera construit
Ce plan d'hôpital à taille réelle est utile aux membres du personnel médical et aux architectes, a précisé mercredi dans La Matinale de la RTS Jan Eckert, directeur général adjoint du centre de recherche.
"Ce format permet de rendre compte de l'agencement réel afin de repérer les éventuelles erreurs de conception. Il sert aussi à évaluer les distances et les proportions pour plus tard optimiser le processus des soins", explique-t-il.
"C'est une seule projection, sur toute la surface de 560 mètres carrés, avec un corridor, des chambres, des salles d’eau, etc. L'objectif est que l'on puisse évaluer les plans relativement tôt dans le processus de planification. On est en 2D, mais vous savez que les pièces seront en 3D. C’est pourquoi notre équipe travaille également avec la réalité augmentée", indique-t-il.
Economies de temps et d'argent
Pour construire un nouvel hôpital, réaliser d'abord un prototype est une nécessité. Cela permet de s'assurer que le futur bâtiment correspondra bien aux besoins, assure Minou Afzali, la directrice des recherches du centre. "La simulation nous aide vraiment à visualiser l’espace. Si je suis une infirmière, lorsque j’entre dans la chambre, est-ce que je vois mon patient? Ou seulement ses pieds? Si le patient fait une chute, est-ce que je peux rapidement l’aider? Est-ce qu’il peut marcher dans la pièce?".
Elle ajoute que "le prototype permet de se rendre compte d'un éventuel problème avant que le bâtiment ne soit construit. Ensuite, il est trop tard, ou alors il faut rénover et refaire des travaux. Ça demande un gros investissement, qui peut être évité avec ce processus."
Avantageux aussi pour les étudiants
La Haute école spécialisée bernoise collabore étroitement avec ce centre de recherche. Elle héberge les départements techniques et informatiques, notamment l’informatique médicale.
Le recteur Sebastian Wörwag détaille ce qu’un tel endroit apporte aux étudiants: "La réalité augmentée ne se fait pas forcément avec des échanges. Ici, nous pouvons amener 100 personnes sur cette surface, qui peuvent ensuite discuter ensemble. Ça permet de simuler un processus très proche de la réalité dans un hôpital. Pour une haute école, c’est bien de pouvoir tester dans de telles conditions".
Propos recueillis par Célia Bertholet
Adaptation web: Julie Marty
Fierté cantonale
Mardi, le conseiller d’Etat bernois Christoph Ammann, directeur de l’économie, a visité le SCDH, qu'il semble avoir apprécié.
"Je suis très impressionné. On a trouvé un site excellent avec des digitalisations très spécifiques. Ce sont des gens innovants. (…) Il y a vraiment du potentiel dans ce bâtiment avec cette infrastructure digitale et très concrète. Je suis très, très content de cette visite", s'est-il enthousiasmé.