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Un nouveau bâtiment et un concept novateur pour la santé mentale des jeunes à Genève

Genève inaugure une Maison de l'enfance et de l'adolescence au centre-ville: interview de Nathalie Nanzer (vidéo)
Genève inaugure une Maison de l'enfance et de l'adolescence au centre-ville: interview de Nathalie Nanzer (vidéo) / La Matinale / 6 min. / le 5 juin 2023
Genève inaugure lundi une nouvelle Maison de l'Enfance et de l'Adolescence, qui ouvrira cet été pour accueillir des soins ambulatoires psychiatriques, dont les besoins ne cessent d'augmenter. Sise au coeur de la ville, son objectif est de décloisonner et déstigmatiser la psychiatrie chez les jeunes.

Déjà important avant la pandémie de Covid-19, le besoin de soins pour enfants et adolescents en matière de santé mentale a explosé ces dernières années.

Selon les derniers chiffres de l'Office fédéral de la statistique, en ambulatoire (les traitements prodigués en hôpital sans hospitalisation), le nombre de traitements chez les 10-24 ans a connu une hausse de 4% en 2020, puis de 16% l'année suivante.

>> Lire sur ce sujet : À Genève, les hospitalisations psychiatriques des 10-24 ans augmentent

Regrouper des unités dispersées

Pour répondre à cette demande, les Hôpitaux universitaire de Genève (HUG) se sont dotés d'un tout nouveau bâtiment de huit étages, très lumineux et ouvert, doté d'espaces culturels, pour accueillir sa Maison de l'Enfance et de l'Adolescence (MEA), financée en grande partie par les fondations Hans Wilsdorf et Children Action.

Il accueillera à partir de cet été un service de médecine de l’adolescent et les soins psychiatriques de l’enfant et l’adolescent, la prise en charge de la surcharge pondérale et de l'obésité chez les jeunes ainsi que des espaces dédiés à l'enseignement et la recherche. Au total, il regroupera onze unités et consultations actuellement dispersées dans le canton.

"On était extrêmement impatients d'ouvrir ce lieu", se réjouit Nathalie Nanzer, médecin cheffe du Service de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent aux HUG, lundi dans La Matinale. "Pour nous, c'est vraiment une grande occasion, une grande chance!"

Culture et bien-être

Installé à proximité, mais indépendant du site principal des HUG, le bâtiment, proche du quartier de Plainpalais, se veut d'un concept novateur, un "centre d'excellence" qui doit réunir "une chaîne de soins complète et en intégrant des activités culturelles". Son rez-de-chaussée est ainsi entièrement dédié aux arts, aux sciences, au cinéma ou à la musique, tandis que le sous-sol est occupé par une salle polyvalente de gymnastique et de spectacle.

"L'idée, c'est que tout un chacun, malade ou pas, puisse entrer un jour dans cette maison, venir visiter une exposition, participer à une activité et être en contact avec les patients. Ce qui va permettre aux jeunes, si un jour ils ont ont besoin de consulter, d'arriver dans un lieu qui ne leur est pas inconnu et qui ne soit pas stigmatisé", explique Nathalie Nanzer.

Par ailleurs, un soin a été apporté à la conception des espaces, les longs couloirs froids de linoléum caractéristiques des hôpitaux laissant leur place à des parquets et du mobilier plus chaleureux. Les contraintes liées aux normes hospitalières sont absorbées dans les différents espaces de manière discrète, voire invisible.

L'un des objectifs est que les jeunes ne se "sentent pas à l'hôpital" et acceptent plus facilement leur prise en charge. Car "l'environnement aussi soigne", résume le Dr. Dante Trojan, responsable d'unité, dans le 19h30. Grâce à ces améliorations du bien-être, les spécialistes visent une réduction de la durée d'hospitalisation et une réduction de 20% de la médication.

À Genève, la nouvelle maison de l’enfance et de l’adolescence envisage la pédopsychiatrie sous un nouvel angle, en mêlant soins, nature et art
À Genève, la nouvelle maison de l’enfance et de l’adolescence envisage la pédopsychiatrie sous un nouvel angle, en mêlant soins, nature et art / 19h30 / 2 min. / le 3 juin 2023

>> Voir aussi le reportage du 19h30:

Interview radio: Valérie Hauert

Sujet TV: Cecilia Mendoza

Texte web: Pierrik Jordan

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