Des scientifiques lémaniques découvrent un nouveau type de cellule dans le cerveau
Les neurones et les cellules gliales cachaient secrètement une cellule hybride, à mi-chemin entre ces deux types de cellules cérébrales connues jusqu'ici, a indiqué mercredi l'Université de Lausanne (UNIL) dans un communiqué.
Il est reconnu que le cerveau fonctionne essentiellement grâce aux neurones et à leurs capacités à élaborer et transmettre rapidement de l'information à travers leurs réseaux. Pour les soutenir, les cellules gliales assurent une série de fonctions structurelles, énergétiques, immunitaires et de stabilisation.
Certaines de ces cellules gliales appelées astrocytes entourent très intimement les synapses, les points de contact où sont libérés les neurotransmetteurs, vecteurs de la transmission de l'information entre les neurones.
C'est pourquoi les neuroscientifiques ont depuis longtemps suggéré que les astrocytes pourraient avoir un rôle dans la transmission synaptique et participer à l'intégration des informations. Mais les études menées à ce jour avaient donné des résultats contradictoires.
>> Découvrir l'étude sur le site internet de Nature: Specialized astrocytes mediate glutamatergic gliotransmission in the CNS
Fin d'années de controverses
En identifiant un nouveau type cellulaire ayant les caractéristiques d'un astrocyte et exprimant la machinerie moléculaire nécessaire à la transmission synaptique, des neuroscientifiques de l'UNIL et du Wyss Center for Bio and Neuroengineering à Genève mettent fin à des années de controverses.
Ils ont pu confirmer que les astrocytes, à l'image des neurones, sont capables de libérer des neurotransmetteurs, en l'occurrence du glutamate. Cette observation est valable tant chez la souris que chez l'humain.
Ensuite, l'équipe de recherche a montré que cette libération de glutamate exerce une influence sur la transmission synaptique. "Ce sont des cellules modulatrices de l'activité neuronale, elles contrôlent le niveau de communication et d'excitation des neurones", indique Roberta de Ceglia, chercheuse à l'UNIL et première auteure de l'étude, citée dans le communiqué.
Plausible solution pour résoudre l'épilepsie et Parkinson
En l'absence de cette machinerie, les mécanismes de la mémorisation sont altérés et la mémoire des souris s'en trouve impactée. En perturbant spécifiquement les astrocytes glutamatergiques, l'équipe a pu démontrer des effets sur la consolidation de la mémoire, mais également sur des pathologies telles que l'épilepsie, dont les crises étaient exacerbées.
Finalement, l'étude montre que ces astrocytes jouent également un rôle dans la régulation des circuits cérébraux impliqués dans le contrôle des mouvements. Ils pourraient ainsi offrir des cibles thérapeutiques pour la maladie de Parkinson, notamment, ouvrant "d'immenses perspectives de recherche", selon les auteurs.
ats/juma