Le petit Loïc, 18 mois, est né grâce à la procréation médicalement assistée. Comme ses parents, Samia et Ricardo, de plus en plus de couples ont recours à la science pour avoir un enfant. Un parcours difficile et riche en émotions.
Après trois inséminations artificielles infructueuses menées à l'Unité de Fertilité Neuchâteloise, le couple a décidé de recourir à la fécondation in vitro (FIV). "On a eu le rendez-vous pour connaître les coûts, raconte Ricardo, et c'est là que ça fait mal. C’était 10'000 francs pour une seule tentative. On a alors pensé au Brésil. On a un couple d'amis qui est passé par là, et c’est là qu’on a pris la décision [...]. Au Brésil, ça nous a coûté 2000 francs."
Au Brésil, pays d’origine de Samia, la FIV fonctionne du premier coup et le petit Loïc voit le jour par césarienne le 29 avril 2022 à Neuchâtel.
La FIV pas prise en charge en Suisse
En Suisse, la fécondation in vitro n’est pas prise en charge par l’assurance maladie. Dans le pays, près de 3% des naissances ont lieu suite à une FIV. Mais ces interventions ne sont pas toujours couronnées de succès: seule une fécondation in vitro sur cinq menant à un bébé.
L’infertilité est croissante dans notre société. Aujourd’hui, un adulte sur six est concerné dans le monde, un phénomène qui est même considéré comme une maladie par l’OMS.
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Mais la bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions. En Suisse, on compte une trentaine de centres publics et privés de fertilité.
Le CPMA de Lausanne
Parmi eux, le CPMA à Lausanne est la référence dans le domaine de la procréation médicalement assistée. La clinique propose des traitements en fonction de l’âge et du diagnostic personnel à des femmes jusqu’à leur 44ème année et jusqu’à 64 ans chez les hommes.
"Le but, c’est d’être le plus spécifique par rapport à la cause de l’infertilité", explique Nicolas Vulliemoz, directeur médical du CPMA. "Nous avons dans la procréation médicalement assistée deux grands groupes de traitements: la stimulation ovarienne en vue d’effectuer des inséminations intra-utérines et le deuxième type de prise en charge est représenté par la fécondation in vitro".
Au CPMA, pour une fécondation in vitro, il faut compter trois semaines de traitement et 10’000 francs. Ce coût important pousse certaines familles à envisager une solution à l'étranger.
L’Office fédéral de la statistique ne recense pas les FIV qui ont lieu en dehors des frontières. Mais d’après les derniers chiffres, environ 4 millions de traitements de PMA ont lieu chaque année dans le monde. Ils aboutissent à environ 1 million de naissances.
Barcelone, la Mecque de la PMA
Si les affaires se développent en Suisse, l’une des capitales de la PMA en Europe est Barcelone. C’est dans cette ville que le premier bébé du pays né grâce à une fécondation in vitro est venu au monde. C’était en 1984. Depuis, une quinzaine de cliniques de fertilité ont vu le jour.
Le centre Fertilab, par exemple, effectue entre 1000 et 1200 traitements par année. Quelque 70% de sa patientèle est étrangère, car l’Espagne a non seulement des techniques à la pointe, mais aussi une législation plus permissive que ses voisins européens.
"On fait du diagnostic pré-implantatoire", explique Federica Moffa, directrice médicale de cette clinique. "On fait du diagnostic génétique et on propose des traitements avec des donneurs, des donneuses d’ovocytes ou des donneurs de sperme. Le taux de naissance est d’environ 50%."
Chez Fertilab, une FIV coûte entre 5000 et 7000 francs, sans compter la médication et les frais de voyage.
En plein essor, le business de la fertilité a quoi qu’il en soit de beaux jours devant lui. Car nous sommes toujours plus vieux au moment du premier enfant, et nous faisons aussi moins l’amour qu’avant...
Lea Huszno/furr