L'appétit aiguisé des entreprises pharmaceutiques pour les médicaments contre l'obésité
Selon des estimations, ces médicaments, développés à l'origine pour traiter le diabète, pourraient générer des ventes allant jusqu'à 130 milliards de francs par année d'ici à 2030. Rien qu'en Suisse, l'obésité touche désormais 11% de la population.
Les recettes de ces médicaments seraient bien plus élevées que celles liées au diabète, selon Nicolas Bürki, analyste-gérant à la banque Reyl Intesa Sanpaolo.
"On parle de plusieurs milliards de personnes. Certaines estimations anticipent que près de la moitié de la population mondiale sera obèse d'ici 2035. Donc le marché est très important", indique-t-il dans La Matinale mercredi.
Marché porteur
L'analyste ajoute qu'actuellement, deux sociétés se partagent le marché et produisent 1,5 milliard de revenus par trimestre. "Donc si on a plusieurs sociétés qui rejoignent ce marché, chacune pourrait en tirer profit pour son propre portefeuille de produits", ajoute-t-il.
Il reste donc de la place pour concurrencer les deux leaders du marché que sont le danois Novo Nordisk et l'américain Eli Lilly. C’est bien pour cela que Roche a décidé de prendre le train en marche: le géant pharmaceutique bâlois va acheter le laboratoire américain Carmot, spécialiste de l'obésité et du diabète. Roche va débourser plus de 2,3 milliards de francs. Même si, selon certains spécialistes, Roche arrive tard dans la bataille.
Pas trop tard pour Roche
Mais Nicolas Bürki nuance: comme ces médicaments progressent à chaque génération, Roche pourrait proposer une nouvelle évolution de traitement. "Roche pourrait en plus s'appuyer sur son expertise du diabète notamment grâce à sa division Diagnostics", ajoute Nicolas Bürki.
"Parfois, il n'est pas nécessaire d'être le premier pour avoir du succès", rassure-t-il encore.
Jean-Philippe Rutz/juma