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Une application suisse réduit la consommation d'antibiotiques en Tanzanie

Un enfant hospitalisé en Tanzanie. [AFP - Stéphanie Aglietti]
Une application réduit la consommation d'antibiotiques en Tanzanie / La Matinale / 1 min. / le 20 décembre 2023
Grâce à une nouvelle application, une équipe de recherche helvético-tanzanienne a réduit de deux tiers la remise d'antibiotiques en Tanzanie. Il n'y a pas eu d'effets négatifs sur la santé, comme le montre une étude.

Avec l'application, des antibiotiques ont été prescrits dans 23,2% des consultations, contre 70,1% là où l'outil n'a pas été utilisé, selon cette étude publiée lundi dans la revue Nature Medicine.

"C'est un grand progrès", a déclaré le responsable de l'étude, Rainer Tan, dans un entretien avec l'agence de presse Keystone-ATS. Cet épidémiologiste fait de la recherche à l'Institut tropical et de santé publique suisse (Swiss TPH) à Bâle et au Centre universitaire de médecine générale et santé publique de Lausanne (Unisanté).

Un problème majeur en Afrique

Selon le Dr Tan, la prescription inutile d'antibiotiques est un problème majeur en Tanzanie. Leur utilisation inappropriée est la principale cause de résistances.

Rien qu'en 2019, la résistance aux antibiotiques a été responsable de 1,27 million de décès, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avec la charge la plus élevée en Afrique subsaharienne.

En Tanzanie et dans d'autres pays aux ressources limitées, plus d'un enfant malade sur deux se voit prescrire des antibiotiques, selon l'étude. La raison principale en est le manque d'outils de diagnostic ainsi que de formation du personnel de santé.

En développement depuis dix ans

Depuis une dizaine d'années, un partenariat entre la Suisse et la Tanzanie travaille donc sur un algorithme appelé "ePOCT+". Il en est résulté une application sur tablette qui guide le personnel de santé à travers le processus de diagnostic.

"Il indique au personnel de santé les questions à poser et les examens et tests à effectuer", explique Rainer Tan. Au final, l'application propose le type de traitement à prescrire conformément aux directives de l'OMS.

Les chercheurs ont testé l'efficacité de l'outil dans 40 établissements de santé en Tanzanie. Vingt d'entre eux ont utilisé l'application, 20 autres non. D'autres analyses et améliorations de l'outil sont actuellement en cours.

Selon le Dr Tan, une telle application pourrait également avoir un effet positif sur la prescription d'antibiotiques en Suisse. Car là aussi, on prescrit trop d'antibiotiques, même si c'est dans une moindre mesure.

ats/vkiss

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