Un nouveau médicament pour prévenir la bronchiolite va être déployé en Suisse
Le Beyfortus est un médicament destiné à prévenir les maladies des voies respiratoires inférieures dues au virus respiratoire syncytial (RSV). Chez les nouveau-nés et enfants en bas âge, ce virus est susceptible d'entraîner une pneumonie ou une bronchiolite.
Ce médicament contient l’anticorps monoclonal nirsévimab et est administré par voie intramusculaire en dose unique, indique jeudi Swissmedic, l'Institut suisse des médicaments. Le titulaire de l'autorisation est Sanofi-Aventis (Suisse).
"L'avantage de ce médicament, c'est qu'on a besoin d'une seule injection pour couvrir la période principale de la maladie, soit octobre à mars. L'autre anticorps à disposition actuellement, le Palivizumab, nécessite cinq injections, une fois par mois", explique Alessandro Diana, vaccinologue à Infovac et pédiatre à la Clinique des Grangettes à Genève, vendredi dans le 19h30 de la RTS.
Surcharge des services pédiatriques
Les vagues de bronchiolites surchargent souvent les services pédiatriques durant l'hiver. On compte environ mille admissions aux urgences chaque année. Mais grâce à l'autorisation du Beyfortus, la situation pourrait s'améliorer dès l'automne 2024.
"On s’attend à une baisse du nombre de consultations dans les services d’urgence, mais aussi à un soulagement de la charge en termes de patients hospitalisés", explique Arnaud L'Huillier, responsable de l'Unité des maladies infectieuses pédiatriques aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG).
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Selon des données obtenues en Galice (Espagne), les hospitalisations auraient drastiquement baissé après que plus de 80% des nouveau-nés ont reçu le médicament, rapporte Arnaud L'Huillier.
Par ailleurs, plusieurs autres médicaments préventifs sont aussi à disposition, en plus de celui de Sanofi/AstraZeneca, que vient donc d’autoriser la Suisse.
En attente des indications d'utilisation
Les autorités suisses doivent encore se positionner sur les conditions exactes de l'administration du Beyfortus. "Va-t-il être recommandé uniquement aux nouveau-nés les plus à risque de bronchiolite sévère, comme les prématurés?", se questionne Arnaud L'Huillier.
Pour l'infectiologue Alessandro Diana, il serait pertinent d'administrer le Beyfortus à tous les nouveau-nés, comme le fait déjà la France, car il y en a "qui ne sont pas prématurés et qui n'ont pas de maladie pulmonaire, mais qui peuvent faire une complication à RSV", même si la première indication irait chez les bébés avec un risque très élevé, précise-t-il.
Contacté par la RTS, l'Office fédéral de la santé publique assure que les informations sur la recommandation, ainsi que le prix fixé pour le médicament, devraient tomber d'ici à l'automne prochain.
Sujet radio et TV: Mehdi Piccand et Olivier Dessibourg
Adaptation web: Raphaël Dubois