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Une équipe de recherche zurichoise trouve des traces de Covid long dans le sang

Des chercheurs zurichois ont identifié des traces du Covid long dans le sang, permettant ainsi le diagnostic et un possible traitement de la maladie
Une équipe de recherche à Zuriche a identifié des traces du Covid long dans le sang, permettant ainsi le diagnostic et un possible traitement de la maladie / 19h30 / 2 min. / le 19 janvier 2024
Une équipe de recherche à Zurich a identifié une spécificité dans les protéines sanguines des personnes atteintes de Covid long. Elle pourrait servir à mieux diagnostiquer le problème et peut-être aussi à le traiter de manière plus ciblée.

Les scientifique de l'université et de l'hôpital de Zurich ont analysé plus de 6500 protéines dans le sérum sanguin de 113 personnes infectées par le Covid-19 et de 39 en bonne santé, indique l'étude publiée jeudi dans la revue "Science". Chez les personnes infectées, dont 40 ont développé un Covid long, l'équipe a réexaminé le schéma sanguin après 6 et 12 mois.

Dans le sérum des personnes atteintes de Covid long, il a été constaté une modification des protéines liées au système dit "du complément". Ce dernier fait partie du système immunitaire et aide normalement à combattre les infections et à éliminer les cellules corporelles endommagées et infectées.

"Chez les patients atteints du Covid long, le système du complément ne revient pas à l'état de repos comme il le devrait", a expliqué le responsable de l'étude, Onur Boyman, directeur de la clinique d'immunologie de l'hôpital universitaire de Zurich.

Dommages cellulaires

En outre, les malades présentant un Covid long avaient des taux élevés de dommages à différentes cellules de l'organisme, y compris les globules rouges, les plaquettes et les vaisseaux sanguins.

"Si le système du complément reste activé, il s'attaque aux cellules saines de différents organes et les endommage ou les détruit", a expliqué l'immunologue. "Avec cette découverte, nous avons trouvé une autre pièce du puzzle du Covid long, qui explique également pourquoi cette maladie peut entraîner des symptômes aussi variés", a déclaré Onur Boyman.

Test de diagnostic et traitement

Selon l'immunologue, ces nouvelles découvertes pourraient non seulement contribuer à une meilleure compréhension de la maladie, mais aussi permettre à la recherche de détecter un Covid long actif à l'aide du modèle de protéines dans le sang.

Toutefois, chercheuses et chercheurs ont utilisé un procédé complexe pour découvrir les marqueurs sanguins, qui, selon l'immunologue, ne peut pas être utilisé dans le quotidien hospitalier. D'après lui, un tel test serait toutefois extrêmement utile, par exemple pour distinguer le Covid long d'autres maladies qui entraînent des symptômes similaires.

>> Les précisions dans La Matinale :

Une équipe de chercheurs zurichois a identifié une spécificité dans les protéines sanguines des personnes atteintes de Covid long. [Science Photo Library/AFP - KTS Design]Science Photo Library/AFP - KTS Design
Une équipe de recherche de Zurich trouve des traces de Covid long dans le sang / La Matinale / 1 min. / le 19 janvier 2024

Approche pour le traitement

Il serait en outre possible de développer un traitement du Covid long sur la base des connaissances sur le rôle du système du complément. "Il existe déjà des entreprises qui développent des inhibiteurs du complément", a souligné Onur Boyman. Ceux-ci inhibent l'activité de certains composants du système du complément. Ils sont utilisés pour traiter certaines maladies auto-immunes.

Des scientifiques n'ayant pas participé à l'étude mettent toutefois en garde contre des conclusions hâtives: il serait encore trop tôt pour "déduire des concepts thérapeutiques directs de ces nouvelles connaissances, ou même pour se lancer immédiatement dans des essais thérapeutiques", a par exemple déclaré Gabor Petzold, de l'hôpital universitaire de Bonn, au Science Media Center.

"Il existe certes des inhibiteurs du système du complément déjà autorisés pour d'autres maladies. Mais il faudrait entreprendre d'autres études pour examiner les connaissances acquises ici dans de plus grands groupes de patients, qui reflètent aussi les différentes variantes de Covid long", a ajouté Gabor Petzold.

ats/ther

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