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A Lausanne, Unisanté teste avec succès un vaccin prometteur contre la dengue

Unisanté teste avec succès un vaccin novateur contre la dengue, une maladie tropicale véhiculée par le moustique tigre. [Keystone - Ennio Leanza]
Un nouveau vaccin prometteur contre la dengue testé par Unisanté à Lausanne / La Matinale / 1 min. / le 23 janvier 2024
Unisanté à Lausanne a mené une étude clinique sur un nouveau type de vaccin contre la dengue. Ce sérum induit une immunité cellulaire pour lutter contre cette maladie tropicale. Les résultats publiés dans The Lancet eBioMedicine sont jugés positifs et encourageants.

Le réchauffement climatique et l’urbanisation facilitent l’expansion du moustique tigre, responsable de la fièvre dengue. L’OMS estime que près de la moitié de la population mondiale vit dans des zones à risque. Les cas de dengue ont été multipliés par huit en 20 ans. Avoir un vaccin efficace est donc une priorité, a indiqué lundi Unisanté.

Deux vaccins contre la dengue sont actuellement disponibles en Europe, mais ils s’avèrent insatisfaisants en termes de sécurité et d’efficacité. Leur technologie se base en effet sur la production d’anticorps qui, dans certains cas, peuvent augmenter la sévérité de la maladie.

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Unisanté sollicitée pour son expertise

C'est pourquoi Unisanté a évalué la sécurité et la réponse immunitaire d'un potentiel vaccin conçu grâce à une technologie innovante visant à induire une immunité cellulaire, sans stimuler la production d’anticorps.

Le vaccin testé, PepGNP-Dengue, a été conçu par Emergex Vaccines, une société de biotechnologie dont le siège est au Royaume-Uni. Il est composé d’un nanodosage de fragments synthétiques du virus, fusionnés à des nanoparticules d’or. Autre particularité, il s’administre sous la peau grâce à une microaiguille.

Le vaccin mise sur les lymphocytes T, responsables de l'immunité cellulaire, pour éliminer les cellules infectées par le virus et éviter qu'il se réplique. Afin d’évaluer la sécurité de ce vaccin administré pour la première fois chez l’être humain, l'entreprise a choisi Unisanté en raison de l’expérience accumulée par l’institution dans l’évaluation des candidats vaccinaux contre l’Ebola et la malaria notamment.

L’objectif de cette étude de phase 1 était de déterminer si le vaccin n’induisait pas d’effets secondaires indésirables sévères chez des volontaires non malades. Un total de 26 participants de 18 à 45 ans ont été vaccinés à Lausanne en 2021, et suivis pendant six mois jusqu’en mars 2022.

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Dans le cadre de cette étude menée par l'équipe de Blaise Genton et Alix Miauton, aucun événement indésirable grave n'est survenu. Des effets secondaires locaux (par exemple une douleur au site d'injection) ont été les plus fréquemment signalés.

Les résultats immunologiques indiquent que PepGNP-Dengue peut stimuler une réponse cellulaire spécifique contre le virus de la dengue, sans produire d’anticorps. Ces travaux encouragent la poursuite des investigations sur ce vaccin et sont jugés prometteurs pour d'autres maladies pour lesquelles l’immunité cellulaire est importante.

Un potentiel vaccin pour le Covid-19, basé sur la même technologie, a également été testé par Unisanté sur 26 participants. Les résultats sont en cours de publication.

ats/ami

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