Isaïah a été l'un des premiers patients à tester le "Early start denver model" (ESDM), du nom de la méthode américaine de stimulation et de récompenses des jeunes enfants importée par l'équipe genevoise du Centre d'intervention précoce en autisme (CIPA).
Une technique qui présente des résultats prometteurs. Après une détection précoce et une prise en charge de deux ans à raison de 20 heures par semaine, 75% des patients sont capables d'intégrer le système scolaire ordinaire, contre 30% pour des cas suivi plus tardivement, selon les chiffres du CIPA cités dans le 19h30.
Un impact pour la vie
Stephan Eliez, directeur de l'Office médico-pédagogique à Genève, est l'un des premiers en Europe à avoir cru en cette thérapie précoce, dans la mesure où "c'était la première approche qui montrait la capacité à éviter un retard mental secondaire qui aura un impact sur toute la vie de l'individu".
"Quand on a reçu le diagnostic, on a arrêté de réfléchir à l'avenir, c'était trop douloureux. Le CIPA nous a redonné espoir", se souvient Lucia, la maman d'Isaïah, 6 ans aujourd'hui. Grâce aux exercices intensifs, l'enfant est progressivement sorti de son silence, a commencé l'école ordinaire, a gagné en autonomie tout en étant suivi tous les jours par un psychologue.
Marie-Emilie Catier/gax
ESDM, une méthode basée sur l'interaction sociale
La méthode du "Early start Denver model" (ESDM) vise à solliciter les comportements sociaux des enfants autistes, qui doivent alors pointer du doigt, parler, c'est à dire interagir socialement.
80'000 à 100'000 francs par an et par patient
La prise en charge précoce ou le traitement d'un jeune patient atteint de troubles du spectre de l'autisme a un coût: entre 80'000 et 100'000 francs par enfant et par année.
L'assurance invalidité (AI) évalue actuellement la méthode ESDM pour une éventuelle prise en charge financière. Sur les cinq centres de Suisse s'occupant des thérapies précoces de l'autisme qui sont évalués par l'AI, le CIPA genevois est le seul romand.