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Nouvelle méthode pour détecter plus rapidement des cancers digestifs

Illustration d'un pancréas atteint d'un cancer.
Sebastian Kaulitzki
Fotolia [Fotolia - Sebastian Kaulitzki]
Les cancers digestifs enfin diagnostiqués à temps / CQFD / 8 min. / le 14 juin 2017
Le taux de mortalité important de certains cancers digestifs s’explique en partie par la difficulté à poser un diagnostic aux stades précoces de ces maladies. Des chercheurs genevois ont mis au point une méthode de détection qui pourrait améliorer les choses.

De nombreux scientifiques travaillant dans le domaine de l'oncologie se penchent actuellement sur le rôle d'organites - de petites structures spécialisées contenues dans le cytoplasme de la cellule - appelés vésicules extracellulaires (VE).

Ces vésicules sont physiologiquement impliquées dans la transmission de nombreux signaux biologiques entre cellules et participent activement à la régulation de processus biologiques variés. Des chercheurs de la Faculté de médecine de l'Université de Genève (UNIGE) ont eu l'idée de vérifier si ces organites marquent la présence de cellules tumorales dans la bile. Leur étude a été publiée dans la revue Gastroenterology.

Presque "le Graal" scientifique

L'étude de la morphologie et la taille des vésicules extracellulaires dans la bile de patients atteints de cancer du foie et du pancréas a permis de "pratiquement atteindre le Graal, parce qu'on a une précision de diagnostic de l'ordre de 100%", a indiqué mercredi à la RTS Jean-Louis Frossard, gastro-entérologue à l'UNIGE.

La population cible pour cette technique, qui nécessite une endoscopie, pourrait être celle des personnes qui ont des prédisposition familiales ou personnelles à ce type de cancer. "Mais il faut être clair, ce test ne s'adresse pas à la population en général", précise Jean-Louis Frossard.

Pas encore généralisé

Un dépistage élargi qui pourrait peut-être devenir réalité d'ici 10 à 15 ans en utilisant les vésicules dans le sang, estime encore le chercheur.

Ce système de détection précoce pourrait permettre de combattre le cancer du pancréas qui a une "mortalité foudroyante". Généralement, on estime qu'environ 5% des personnes diagnostiquées avec cette maladie seront encore vivantes 5 ans plus tard. Chaque année en Suisse, environ 1250 nouveaux cas sont disgnostiqués.

cab avec ats

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Diagnostic peu performant actuellement

Jusqu'ici, le diagnostic est effectué en recoupant des données cliniques, des études d'imagerie et des échantillons de tissus, pour des résultats jugés peu performants.

Les traitements sont ainsi mis en oeuvre tardivement, ce qui réduit leur efficacité alors que la maladie a eu le temps d'évoluer et les métastases de se répandre.

Détails de l'étude

Les chercheurs genevois ont étudié les concentrations de vésicules extracellulaires (VE) dans la bile de 50 patients: 25 souffrant de cancer (20 atteints d'un cancer du pancréas et 5 de cholangiocarcinome, un cancer des voies biliaires), et 25 autres affectés de pathologies non malignes (15 cas de pancréatite chronique et 10 cas de calculs biliaires).

Les concentrations de VE dans la bile étaient significativement plus élevées dans les échantillons tumoraux.

En revanche, si les VE ont tendance à contenir plus de protéines dans les affections malignes, ces différences sont statistiquement moins significatives.