Mieux connue et mieux diagnostiquée, cette maladie reste pourtant sans traitement curatif. "On sait aujourd'hui que c'est une maladie cérébrale chronique, qu'elle débute au milieu de la vie et qu'elle reste un certain temps en étant complètement asymptômatique. Elle évolue ensuite progressivement dans le cerveau avant de se manifester", a expliqué dans le 12h30 le neurologue Olivier Rouaud.
Ces signes doivent amener à consulter un médecin ou un centre spécialisé afin de diagnostiquer ou au contraire d'exclure la maladie. En effet, une perte de mémoire n'est pas forcément synonyme d'Alzheimer: "Il y a d'autres causes qui peuvent se traiter différemment et qui peuvent se guérir, tels qu'un désordre du sommeil, un désordre du fonctionnement de la thyroïde ou certains paramètres vasculaires par exemple".
140'000 cas en Suisse
Selon l'Organisation mondiale de la santé, il y a environ 47 millions de personnes atteintes de démences dans le monde, dont 60 à 70% souffrant de la maladie d'Alzheimer. On enregistre chaque année 9,9 millions de nouveaux cas.
En Suisse, quelque 140'000 personnes sont concernées, dont 70'000 ne sont pas diagnostiquées. "C'est important d'éduquer la population sur les aspects de soins mais aussi de prévention (...) Plusieurs études rendent compte d'une diminution du nombre de cas dans le monde en termes de proportion par rapport aux personnes âgées de plus de 65 ans. Cela signifie que l'évolution du mode de vie a eu un impact significatif sur l'apparition de cette maladie", a expliqué Olivier Rouaud.
La prévention de la maladie, selon le spécialiste, passe notamment par une bonne alimentation, une activité physique, des stimulations cognitives ou encore des interactions sociales.
Volonté politique
Alors que, dans le canton de Vaud, des centres de mémoire ont ouvert pour les dépistages, n'y a-t-il pas encore trop disparité en Suisse dans l'approche sanitaire publique de cette maladie? "Il y a une volonté politique qui dépasse l'échelle nationale et qui concerne l'ensemble des pays", a fait savoir Olivier Rouaud.
"Il y a des plans Alzheimer au Portugal, en France, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis... Les autorités ne peuvent que se fédérer avec l'ensemble des acteurs de soins (...) Et pour financer ces aides, elles ont besoin de savoir combien de personnes sont concernées. Et en Suisse, il y a une volonté de le faire."
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De l'oubli à la perte d'autonomie
Décrite pour la première fois en 1906 par le médecin allemand Aloïs Alzheimer, cette maladie neurodégénérative conduit à une détérioration progressive des capacités cognitives jusqu'à aboutir à une perte d'autonomie du malade.
Parmi les symptômes figurent les oublis répétés, les problèmes d'orientation, les troubles des fonctions exécutives (ne plus savoir utiliser son téléphone portable, par exemple).