C'est une histoire qui part d'un hasard. Plus précisément, d'une panne de voiture, qui conduit Nathan Apodaca, 37 ans et habitant de l'Hidaho, à prendre la route en longboard pour se rendre au travail, le 25 septembre dernier.
Il se filme alors sur la route, debout sur sa planche, jus de canneberge à la main, au son de "Dreams" de Fleetwood Mac, et publie la vidéo, somme toute assez banale, sur son compte TikTok.
Mais la joie de vivre de ce père de famille et l'ambiance "feel good" de la vidéo plaisent, et de banale, la vidéo devient rapidement virale. Dès la première heure, propulsée par les algorithmes de TikTok, elle est visionnée plus de 100'000 fois. Elle cumule aujourd'hui plus de 40 millions de vues, et sans le vouloir, Nathan Apodaca a alors lancé un véritable culte.
Star éphémère
Des milliers d'internautes l'ont suivi, imitant ou réinterprétant la scène comme il est de coutume sur TikTok. Si bien que le tube de Fleetwood Mac, sorti en 1977, se refait une jeunesse. Le morceau atteint des sommets au hit-parade, et cartonne comme jamais en streaming.
Résultat, de modeste créateur sur TikTok, Nathan Apodaca devient une véritable star. Au point qu'il aura même l'occasion de rencontrer le chanteur Mick Fleetwood lors d'une interview à la BBC, et se voit offrir un nouveau véhicule par la marque de la boisson qu'il consomme.
Cette histoire peut toutefois laisser songeur quant à la viralité, et parfois la perte de contrôle, des contenus innocemment publiés sur les réseaux sociaux. Et interroger sur les mécanismes qui peuvent ainsi mener des créateurs ou créatrices de contenus sans grande prétentions à être propulsés au rang de célébrités, souvent éphémères.
Katja Schaer/jop
Un peu d'insouciance dans un climat de tension
Pour certains observateurs, la vidéo a acquis une telle popularité car elle s'inscrit à contre-courant de l'air du temps, dans une Amérique particulièrement divisée et anxieuse, en pleine pandémie et à l'approche de l'élection présidentielle.
"La plupart des vidéos et des mèmes qui circulent sont devenus plus politisés et plus stressants récemment, même sur TikTok et Instagram, qui ne sont traditionnellement pas très politisés", note Osman Faruqi, journaliste pour le magazine musical britannique NME, cité par ABC.