Les déclarations négatives ont plus de chances de convaincre le cerveau humain
De précédentes études, notamment une étude de 2001 publiée par Paul Rozin et Edward Rozyman, avaient déjà démontré ce phénomène désormais appelé "biais de négativité". L'équipe de Rainer Greifeneder et Mariela Jaffé, de la Faculté de psychologie de l'Université de Bâle, a voulu en savoir plus et a mené une expérience en ligne, en allemand, indique jeudi un communiqué de l'Université.
Il en ressort que la phrase "61% des Allemandes ne sont pas satisfaites de leur apparence" est considérée par les participants et les participantes comme plus vraie que "39% des Allemandes sont satisfaites de leur apparence".
L'étude a également montré un effet renforcé si l'adverbe négatif est utilisé, par exemple "ne sont pas satisfaites", au lieu d'un simple préfixe, comme dans "sont insatisfaites".
Davantage de place laissée à l'interprétation
Selon les auteurs, la force des déclarations négatives tient dans le fait qu'elles agrandissent le champ des possibles et laissent davantage de marge d'interprétation. Par exemple, les valeurs "un peu satisfaites" ou "plutôt satisfaites" peuvent être comprises dans la catégorie "pas satisfaites", tandis que la catégorie "satisfaites" n'aura tendance qu'à désigner l'idée d'une satisfaction complète.
Quant aux causes originales de ce biais, une explication darwinienne pourrait les faire remonter aux comportements de nos ancêtres: face à un signal d'alarme ou un danger pressenti, les comportements les plus prudents ont longtemps été ceux qui permettaient le plus souvent de survivre.
Il se peut aussi que les déclarations affirmatives soient davantage perçues comme des tentatives de manipulation, note Mariela Jaffé dans le communiqué. A l'heure des "fake news", ces travaux publiés dans la revue Social Cognition permettent de mieux comprendre comment se forme la perception de la vérité, conclut le communiqué.
jop avec ats