"En mettant ainsi en doute notre indépendance au moyen de cette étiquette mensongère visant à tromper le public, ce réseau remet en question l'exactitude et le professionnalisme du travail effectué par nos journalistes", a ainsi déclaré CBC/Radio Canada lundi dans un communiqué.
"Notre journalisme est impartial et indépendant. Prétendre le contraire est faux", a ajouté le groupe qui rappelle que son "indépendance éditoriale" est protégée par loi, et qu'il est "financé par des fonds publics au moyen d'un crédit parlementaire voté par tous les députés".
Le groupe a encouragé la population canadienne à les suivre sur d'autres réseaux sociaux.
Attaque du Parti conservateur
La semaine passée, le leader conservateur canadien Pierre Poilievre avait écrit à Elon Musk pour lui demander d'apposer cette étiquette sur le groupe public. "Maintenant, les gens savent que c'est de la propagande Trudeau, pas des nouvelles", s'est-il réjoui sur Twitter après l'annonce.
En réponse, le Premier ministre Justin Trudeau a rappelé l'indépendance des médias et fustigé l'attitude de ses adversaires. "Le Parti conservateur a choisi de s'attaquer à une institution importante pour bien des Canadiens, et a choisi de le faire en allant voir des milliardaires des géants du web aux Etats-Unis", a-t-il déploré.
Une radio suédoise et une radio américaine
La radio publique suédoise Sveriges Radio a annoncé une décision similaire mardi. "Sveriges Radio a depuis un certain temps réduit la priorité de sa présence sur Twitter et nous avons maintenant pris la décision d'arrêter complètement d'être actifs sur la plateforme, ainsi que de supprimer une série de comptes", a déclaré sur son blog le groupe d'antennes les plus écoutées du pays nordique.
"Nous avons besoin de concentrer et de fixer des priorités à la présence en ligne de SR, et Twitter a simplement changé au cours de l'année et est devenu moins important pour nous", a expliqué le responsable des réseaux sociaux du média public, Christian Gillinger.
La semaine dernière, la radio publique américaine NPR était devenue le premier grand média à quitter Twitter pour protester contre les nouvelles politiques du réseau.
Les médias snobés
Les départs de grands médias de la plateforme Twitter interviennent sur fond de mise en place d'une nouvelle politique de certification controversée, le réseau accordant désormais sa célèbre coche bleue à ceux qui paieront pour s'en prévaloir.
Début avril, elle a ainsi retiré cette coche au compte principal du New York Times (55 millions d'abonnés), dans un autre geste de défiance à l'égard d'un média respecté mais considéré comme trop à gauche par une partie des conservateurs.
>> Lire à ce sujet : La certification sur Twitter, petite encoche bleue, devient payante dès samedi
L'entrepreneur milliardaire fait volontiers preuve de mépris envers les médias. Ces derniers temps, les questions de la presse au service de communication de Twitter se voient renvoyer en e-mail automatique, un émoticône en forme d'étron.
Depuis qu'il a racheté la firme à l'oiseau bleu, Elon Musk a assoupli la modération des contenus sur le réseau, laissant revenir de nombreux utilisateurs bannis à cause de messages incitant à la haine ou relevant de la désinformation. Il a aussi licencié à tour de bras, faisant passer les effectifs du groupe de 7500 à moins de 2000 employés.
iar/boi avec afp