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A l'ère des réseaux sociaux, le petit écran a-t-il encore un avenir?

Alexia Laroche-Joubert est une productrice de télévision qui est la PDG de Banijay France. [CC BY-SA 4.0 - Georges Biard]
Le pouvoir de la télé: Alexia Laroche-Joubert / Tout un monde / 14 min. / le 22 janvier 2024
Longtemps considérée comme le média le plus puissant, la télévision doit désormais faire face à des concurrents de taille avec les réseaux sociaux et autres plateformes numériques. Mais ce basculement est à relativiser, a expliqué lundi Alexia Laroche-Joubert, PDG de Banijay Production, interviewée dans l'émission Tout un monde.

Loft Story, Koh-Lanta, Touche pas à mon Poste ou encore la prestigieuse émission 28 Minutes d'ARTE: toutes ces émissions sont produites par le groupe français Banijay, devenu au fil des acquisitions l’un des plus gros producteurs de télévision de la planète.

Pour Alexia Laroche-Joubert, qui dirige le groupe depuis l’automne, la télévision a encore de beaux jours devant elle. Et cela, malgré l'arrivée des réseaux sociaux et autres nouvelles plateformes. "Le petit écran exerce toujours un certain pouvoir et une forme de fascination. Son premier atout est qu'il paie bien. Il est par exemple impossible que des plateformes numériques proposent un jour une émission telle que Koh-Lanta. Elles ne peuvent pas absorber le coût d'un tel programme", a-t-elle expliqué lundi dans l'émission Tout un monde. "Le public a aussi beaucoup plus de choix, ce qui permet une diversité qui n'existait pas auparavant".

Des émissions très coûteuses

En outre, estime la PDG de Banijay France, ce qui est intéressant en télévision est le balancier sur les effets de genre. "Quand on voit l'arrivée des streamers, on observe qu'ils investissent beaucoup sur la fiction. Ils s'aperçoivent qu'elle a évidemment des avantages mais aussi des défauts, elle est notamment chère et longue à produire".

La diversité du catalogue de Banijay France est liée à la puissance du groupe en France et à l'internationale. "On a la chance d'avoir énormément de formats qu'on peut adapter sur le territoire français. Il y a aussi une culture de groupe basée sur la création, on est très challengé avec des formats qui vont être amenés à voyager à travers le monde.

"Cyril Hanouna apporte un regard"

Interrogée au sujet des critiques à l'égard de l'émission Touche pas à mon Poste, accusée par certains de "danger pour la démocratie", Alexia Laroche-Joubert répond: "La libre parole ne peut pas être un danger pour la démocratie, la censure l'est". Elle admet toutefois qu'il y a eu quelques débordements qui ont été sanctionnés, "lié au sang chaud de Cyril Hanouna". Et d'ajouter: "Le programme soulève des points de société et donnent la parole à des gens qui n'ont pas accès habituellement aux médias. Cyril Hanouna apporte un regard et c'est toujours important d'avoir de la contradiction".

"TPMP soulève des points de société et donnent la parole à des gens qui n'ont pas accès habituellement aux médias

Alexia Laroche-Joubert, PDG de Banijay Production

Pour rappel, l'émission Touche pas à mon Poste a enchaîné dernièrement les sanctions de la part de l'Arcom après plusieurs polémiques. Le gendarme de l'audioviduel français a notamment annoncé en juillet dernier une nouvelle sanction de 500'000 euros à l’encontre de la chaîne. Ce en raison d’une séquence de son émission phare datée de mars, durant laquelle un invité avait évoqué la consommation d’une prétendue drogue à base de sang d’enfant par des personnalités.

>> Lire aussi : L'animateur Cyril Hanouna et son émission TPMP au centre d'une vive polémique

Propos recueillis par Eric Guevara Frey

Texte web: Hélène Krähenbühl

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