Modifié

"Choc", "crève-coeur", "cauchemar": les réactions à la fin de L'Hebdo

Fin du magazine l’Hebdo: les réactions politiques sont nombreuses
Les réactions politiques sont nombreuses / 19h30 / 2 min. / le 23 janvier 2017
Plusieurs figures de la presse et du monde politique romands ont exprimé lundi leur tristesse après l'annonce de l'arrêt de la parution de L'Hebdo. Du côté de l'UDC en revanche, certains jubilent.

La fin de L'Hebdo est "un coup dur" pour toute l'équipe du magazine, mais aussi pour le journalisme et le débat en Suisse romande, a réagi lundi, après l'annonce de la fin de la publication, son fondateur Jacques Pilet. C'est également "un coup dur" à titre personnel, "c'est tout un moment de ma vie", a ajouté le journaliste.

>> Lire : L'Hebdo va cesser de paraître en février, 37 collaborateurs concernés

Selon lui, "un plan crédible" pour assurer le développement du journal avait été élaboré. Outre une augmentation des prestations sur internet, les forums -à l'instar du "Forum des 100"- devaient se multiplier. Ce plan, soutenu par de nombreux acteurs, a longtemps intéressé l'éditeur qui l'a finalement abandonné "pour des raisons qui m'échappent", a relevé Jacques Pilet.

L'ancien rédacteur en chef reste convaincu qu'un tel journal, ouvert aux débats, demeure "une nécessité". "Plus que jamais le journalisme qui creuse, s'interroge et ose dire ce qui ne plaît pas" est vital pour "la santé de la Suisse".

>> L'interview de Jacques Pilet dans Forum :

Jacques Pilet. [RTS - Julien Audemars]RTS - Julien Audemars
Fin de L'Hebdo: réaction de son fondateur Jacques Pilet / Forum / 12 min. / le 23 janvier 2017

Gif L'Hebdo

Le rédacteur en chef "sous le choc"

Intervenant dans le journal de 12h45 de la RTS, l'actuel rédacteur en chef de L'Hebdo Alain Jeannet s'est également dit sous le choc. "Depuis l'été dernier, on avait imaginé un nouvel Hebdo, assez novateur. Selon l'éditeur, il n'était pas viable sur le plan économique. Je ne partage pas cet avis", a-t-il regretté.

L’éditeur Ringier annonce la fin de publication du magazine l’Hebdo: la réaction d’Alain Jeannet, rédacteur en chef de l’Hebdo, à Lausanne
L’éditeur Ringier annonce la fin de publication du magazine l’Hebdo: la réaction d’Alain Jeannet, rédacteur en chef de l’Hebdo, à Lausanne / 12h45 / 3 min. / le 23 janvier 2017

La société des rédacteurs indignée

La société des rédacteurs et du personnel de Ringier-Axel Springer-Suisse romande a de son côté déclaré avoir appris cette nouvelle "avec émotion, stupéfaction et consternation" et regretté que la direction n'ait pas donné sa chance au plan de relance du magazine. Elle dit aussi s'indigner que "les éditeurs n’aient pas laissé la latitude à la rédaction de chercher des plans de financement alternatifs pour la survie ou la reprise du titre".

"La disparition de L’Hebdo et la suppression des postes constituent une perte incommensurable pour la diversité et la qualité de la presse régionale en Suisse romande", a de son côté réagi Impressum dans un communiqué.

Pour le syndicat des journalistes, "c’est une honte pour un grand groupe comme Ringier Axel Springer de mettre à la porte 37 personnes". En appelant aux responsabilités sociales de l’éditeur, Impressum demande au groupe de s’abstenir de toute réduction d’effectifs et l'enjoint à trouver d’autres solutions pour assurer le financement du magazine.

"C'est un crève-cœur"

Interrogé dans le 12h30 de La Première, le directeur romand de Ringier Axel Springer Daniel Pillard a assuré qu'il n'y avait pas d'alternative. "J'en suis moi-même convaincu. On a tout essayé, on a travaillé sur un nouveau concept avec ardeur, malheureusement les chiffres ne parlaient pas en faveur de ce projet."

Daniel Pillard, directeur de Ringier Romandie. [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Le directeur de Ringier Romandie réagit à l'arrêt de publication de l'Hebdo / Le 12h30 / 3 min. / le 23 janvier 2017

"Nous allons tout faire avec les représentants du personnel (…) pour limiter les dégâts autant que faire se peut", a assuré Daniel Pillard, se refusant à parler de 37 licenciements.

A titre personnel, celui qui fut rédacteur en chef adjoint de L'Hebdo dans les années 1990 s'est dit très touché. "On n'aurait jamais imaginé à l'époque qu'une telle catastrophe pouvait intervenir. Que ce soit moi qui doive procéder maintenant à la fermeture me touche sincèrement."

>> L'Hebdo en quelques dates:

En cas de problème d'affichage de la chronologie sur l'application RTSinfo, cliquez sur ce lien pour la consulter.

line lhebdo

ats/ptur

Publié Modifié

L'annonce ne fait pas que des malheureux

L'annonce de la fin de L'Hebdo est aussi une source de satisfaction pour certains, notamment du côté de l'UDC. L'UDC Yvan Perrin a ainsi écrit sur Facebook: "premières conséquences, le Parti socialiste et le Nouveau mouvement européen suisse (NOMES) devront désormais payer leur propagande". Le secrétaire général de l'UDC Vaud, Kevin Grangier, a de son côté relevé:


Quant au site Les observateurs.ch, il a estimé que la disparition d'un tel journal ne pouvait "que se fêter".

Nombreuses réactions politiques

Le conseiller fédéral Alain Berset a rendu "hommage à ceux qui ont fait vivre" L'Hebdo.

Quand on a grandi comme moi avec @lhebdo c'est difficile d'imaginer sa disparition. Hommage à ceux qui l'ont fait vivre.

— Alain Berset (@alain_berset) 23 janvier 2017




"C'est un nouveau coup très dur" pour la presse romande après les récentes restructurations à 24 heures et à La Tribune de Genève, a de son côté relevé le gouvernement vaudois dans un communiqué. La disparition de L'Hebdo est "un nouvel appauvrissement de la diversité et de la pluralité de la presse, au détriment de la qualité de l'information".

Fin de @lhebdo: inquiétude du Conseil d’Etat, qui demande une réunion avec la direction de Ringier https://t.co/AJQW1YlRiE #Vaud #CEVD

— Etat de Vaud (@EtatdeVaud) 23 janvier 2017




Du syndic de Nyon Daniel Rossellat au socialiste genevois Manuel Tornare, plusieurs politiciens romands ont également réagi

#L'Hebdo , notre fidèle compagnon de l'actualité romande et de la réflexion politique qui serait sacrifié? Un cauchemar, on se réveille ?!

— Daniel Rossellat (@DanielRossellat) 23 janvier 2017

Disparition de l'HEBDO: la presse romande se meurt..
C'est notre identité culturelle et nos libertés qui sont menacées.

— Manuel Tornare (@ManuelTornare) 23 janvier 2017

L'Hebdo a assuré diversité d'opinions et profondeur d'analyse. Son apport intellectuel et culturel à la vie romande est d'utilité publique.

— Claude Béglé (@ClaudeBegle) 23 janvier 2017

Mes+chaleureuses pensées pour les collaborateurs de @lhebdo.Grande inquiétude pour la diversité de la presse et la richesse du débat public.

— Rebecca Ruiz (@reb_ruiz) 23 janvier 2017