Utiliser un "moins bon téléphone", titre de l'article du New York Times, ne signifie pas pour autant renoncer à l'accès à internet. L'enjeu est de garder toutes les applications si populaires - mais dont le potentiel addictif défraie de plus en plus la chronique.
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Le journaliste du quotidien américain raconte qu'il a rejoint un club de personnes "converties" à l'écran en nuances de gris. Egalement membre du groupe, Mack McKelvey, spécialiste en marketing, rappelle qu'au supermarché, les céréales de petit-déjeuner ne seraient pas achetées si leurs emballages étaient noirs et blancs.
Séduction par la couleur
Les compagnies de la Silicon Valley utilisent les mêmes ressorts pour capter et retenir l'attention des consommateurs. Les couleurs font partie des critères de séduction, mais il ne faut pas en abuser et donner l'impression de déranger ou de pénétrer dans l'intimité des utilisateurs. Un dosage de couleurs subtil, étudié par scanner cérébral ou suiveur de regard.
Thomas Ramsoy, patron de Neurons, société danoise spécialisée dans l'analyse de technologies de l'information et dont Facebook est client, confirme que formes et couleurs sont la clé de voûte pour capter l'attention de l'utilisateur. Elles sont utilisées pour orienter ses choix à un niveau subconscient, un marché en plein boom, affirme-t-il.
Réintroduire un "vrai choix"
Selon le spécialiste, le passage au noir-blanc permet de réintroduire un vrai choix, une "attention contrôlée".
Le journaliste du New York Times, qui testait la mesure, s'est rendu compte après quelques jours qu'il avait un meilleur contrôle de ses habitudes. Le noir et blanc a moins sollicité son attention que les jolies couleurs d'avant, témoigne-t-il. En résumé, "mon smartphone ressemble davantage à un outil qu'à un jouet", écrit-il.
Simon Corthay/kkub