La créature a les cheveux longs d'une jeune femme de 23 ans - l'âge auquel elle est censée correspondre selon son créateur Hiroshi Ishiguro, directeur de l'Intelligent Robotics Laboratory à l'Université d'Osaka.
A l'origine, cet androïde - avec son programme de reconnaissance et d'analyse vocale sophistiqué - devait être réceptionniste. Mais compte-tenu de ses progrès, il arrive aujourd'hui devant les caméras de l'information télévisée. Il a du reste déjà une chaîne vidéo à son nom.
Nécessité de proposer quelque chose de différent au public
Mais le pari est risqué. "La vraie question est de savoir si ça peut se transformer en une forme de fidélisation du public, une forme d'attachement qui va s'opérer", relève Olivier Glassey, spécialiste du numérique à l'Université de Lausanne. "Parce que - dans la manière de présenter les informations que proposera cet humanoïde - il y aura un plus ou quelque chose de différent pour lequel les gens auront envie de revenir."
Et tout dépendra des capacités de ce robot en matière de présentation. "Il y a surtout des changements de registre qui sont importants dans la manière qu'a un présentateur de donner son corps à la présentation de l'actualité", poursuit Olivier Glassey. "Il y a à la fois un contrôle, de sa gestuelle ou de son expressivité, et des manières de présenter une information grave ou une information légère qui sont très différentes". Et le public pourrait trouver choquant qu'on annonce quasiment de la même manière des nouvelles dramatiques et des choses beaucoup plus légères.
Le nom de la chaîne japonaise qui doit accueillir Erica n'a pas encore été dévoilé.
Simon Corthay/oang