Née de la fusion en 1977 de la National-Zeitung (libérale de gauche) et des Basler Nachrichten (tendance bourgeoise), la Basler Zeitung a soufflé 40 bougies l'an dernier. Durant ces quatre décennies, la ligne éditoriale du quotidien bâlois a passablement évolué.
Dans les années 1990, il se distingue ainsi par son engagement pro-européen en faisant campagne en faveur de l’adhésion à l’Espace économique européen (EEE). Il lance par ailleurs un supplément baptisé "3": destiné aux lecteurs suisses, alsaciens et allemands, ce minijournal transfrontalier symbolise le positionnement de la Basler Zeitung, à la fois centriste et très favorable à l’ouverture des frontières.
Critiques envers l'UDC
A la même époque, le journal n’hésite pas à défier l’UDC: en 1996, en pleine campagne sur l'initiative "Contre l'immigration clandestine", le journal refuse de publier un encart publicitaire des initiants qui dénonce "la présence de requérants d'asile qui coûte de plus en plus cher et accroît la délinquance".
Le conseiller national UDC Christoph Blocher, furieux, dénonce publiquement "ces journaux qui prétendent défendre la liberté d’expression alors qu’ils oppressent d’autres courants d’opinion."
Cinq ans plus tard, le quotidien confirme sa position pro-européenne en s'engageant en faveur d'un rapprochement de la Suisse avec l'Union européenne (UE) lors de la votation sur l'initiative "Oui à l'Europe".
Virage à droite
En 2010, cependant, la Basler Zeitung connaît un basculement à droite: le journal échappe à ses propriétaires historiques et passe sous le contrôle de deux personnalités proches de l’UDC, Tito Tettamanti et Martin Wagner. Un nouveau rédacteur en chef proche de la droite souverainiste est nommé. Christoph Blocher lui-même est engagé comme consultant afin de réfléchir à l'avenir du journal. Quelques années plus tard, la famille Blocher devient officiellement copropriétaire du titre.
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Symbole du basculement idéologique de la "BaZ": en 2014, elle est le seul grand quotidien du pays à soutenir officiellement l’initiative de l’UDC "Contre l’immigration de masse".
La reprise du journal par le groupe Tamedia, annoncée cette semaine, pourrait toutefois se solder par un nouveau changement de ligne éditoriale.
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Renaud Malik