Des documents secrets adressés au gouvernement suédois (voir liens ci-contre) et publiés mardi par la radio suédoise Sveriges Radio apportent un nouvel éclairage sur le rôle joué par la Suède dans le processus politique lié à l'achat de 22 avions de combat Gripen en Suisse.
La radio avait déjà expliqué, en février dernier, comment l'ambassade de Suède à Berne avait interféré dans la campagne en vue du référendum du 18 mai. Cette fois, elle décrypte une stratégie antérieure: celle qui a été déployée pour convaincre le Parlement suisse de dire oui au Gripen.
Rencontres avec des opposants
Selon ces documents, l'ambassadeur de Suède Per Thöresson a commencé par répertorier les positions sur le Gripen de tous les membres de la commission de la politique de sécurité du Conseil national.
Il a transmis cette liste au ministre de la Défense Ueli Maurer dont il dit, dans l'un de ses courriers envoyés à Stockholm: "Il accueille avec enthousiasme nos propositions sur les parlementaires qui restent à convaincre."
Une semaine avant le vote, prévu en août 2013, Per Thöresson a rencontré à Berne plusieurs opposants au Gripen, dont le chef du PLR Philipp Müller qu'il a convaincu de s'engager à voter oui, en lui fournissant des arguments pour justifier son changement d'avis ("il doit bien sauver la face", écrit l'ambassadeur). L'UDC Thomas Hurter (UDC) a aussi reçu ces conseils.
Conseils à Ueli Maurer
Cinq jours avant le vote, l'ambassadeur a encore aidé et conseillé Ueli Maurer dans la construction de sa présentation devant la commission parlementaire.
Les efforts de l'ambassadeur auraient finalement été récompensés. Lire: La commission du National favorable à l'achat de 22 avions de combat Gripen et Le Conseil national accepte de libérer 3 milliards pour le Gripen. A l'issue de ces votes, Per Thöresson a ensuite expliqué au gouvernement suédois que le travail de lobbying devait continuer en vue du référendum du 18 mai.
ptur