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Ce qu'a raconté Edward Snowden de sa vie d'espion en Suisse

Edward Snowden, lors d'une conférence vidéo avec un comité du Conseil de l'Europe en avril dernier. [Vincent Kessler]
Edward Snowden, lors d'une conférence vidéo avec un comité du Conseil de l'Europe en avril dernier. - [Vincent Kessler]
Alors que le terrain se prépare pour une éventuelle audition d'Edward Snowden face au Parlement helvétique, retour sur les propos tenus sur la Suisse par l'ex-espion de la CIA en poste à Genève.

"Vous ne pourrez plus dire que j'ai l'air gay". Ces mots, Edward Snowden les a écrits deux jours après son arrivée à Genève en tant qu'employé de la CIA, sous couvert de protection diplomatique. "Je suis l'homme qui a l'air le plus hétéro de Suisse", ajoutait-il dans une discussion en ligne sur le site d'Ars Technica.

Cette boutade sur le manque apparent de virilité des hommes suisses n'est de loin pas le seul commentaire que celui qui allait devenir le plus important "whistleblower" des Etats-Unis a écrit sur son passage en Suisse entre 2007 et 2009, un moment clé de sa vie.

Quelques mois après cette discussion, il raconte son expérience et ses observations sur les transports à Genève "des routes de 80cm, avec 9000 voitures, deux voies de tram, une de bus et une piste cyclable"; ou encore sur les discriminations: "Tout le monde déteste les gitans apparemment (...) dès qu'il y a un crime, c'est la faute aux gitans (...) je n'ai jamais vu des gens aussi racistes que les Suisses."

"Comme une carte postale"

Logé au bord du Rhône, au quai du Seujet, l'alors employé de la CIA modère toutefois ses propos: "Ne vous méprenez pas, cet endroit est fantastique, c'est comme vivre dans une carte postale." Avant de retomber dans les critiques d'un pays "horriblement cher et classiste", mais incliné vers la liberté individuelle, un aspect positif selon lui.

Pourtant, les choses vont s'envenimer pour Edward Snowden à Genève, et son prisme américain peu à peu s'effacer. "Ce que j'ai vu à Genève a brisé toutes mes illusions sur le fonctionnement de mon gouvernement", a-t-il raconté au Guardian au moment de ses révélations. En 2009, il abandonne la CIA au profit de la NSA, dont il révélera l'ampleur du programme d'écoutes.

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En 2009, "il fallait tuer les whistleblowers"

Une discussion menée sur internet en 2009 symbolise l'évolution de la personnalité d'Edward Snowden, l'ex-espion assurait qu'il fallait "tirer une balle" sur la personne responsable de révélations sur un programme de surveillance américain.

"Qui sont ces p***** de sources anonymes qui balancent des informations classifiées?", s'interrogeait-il, trois ans et demi avant de faire de même.