Relayées par les médias les plus sérieux, les menaces qui ont visé il y a quelques jours l'actrice Emma Watson sur internet n'étaient en réalité que le dernier canular d'internautes spécialisés dans la création de faux buzz (voir encadré).
Le Monde, qui admet être tombé dans le piège, a remonté jeudi la piste de ces marchands de rumeurs. Son enquête converge vers un site mystérieux ressemblant à s'y méprendre à un site d'information traditionnel, FoxWeekly.
Le premier à relayer les rumeurs
Sa méthode: mélanger rumeurs infondées et informations véridiques. Il avait déjà annoncé à tort l'annulation d'une version très attendue du jeu vidéo GTA. Il a aussi été le premier à évoquer les menaces visant Emma Watson, dès dimanche.
Selon le Daily Dot, FoxWeekly serait la dernière création des fondateurs de SocialVEVO (ou Swenzy), un site spécialisé dans le lancement de fausses rumeurs -relatives à la NASA par exemple- et la vente de "followers" sur les réseaux sociaux.
ptur
Retour sur les fausses menaces à Emma Watson
Dimanche, l'actrice Emma Watson, nouvelle ambassadrice de l’ONU, prononce un discours féministe ovationné.
Dès mardi, le lien d’un site intitulé "EmmaYouAreNext" ("Emma tu es la prochaine") apparaît sur le forum 4Chan -où ont été publiées le 30 août de nombreuses photos dénudées de célébrités-, pouvant laisser penser que l'actrice est prise pour cible à cause de ses récentes prises de position.
Dans la nuit de mardi à mercredi, le site "EmmaYouAreNext" renvoie vers un autre site, "Rantic", qui se présente comme une "agence de webmarketing" engagée, au nom de célébrités, dans une campagne pour faire fermer le forum 4Chan.
Mais les recherches révèlent vite que l'agence Rantic est en réalité la création d'un collectif de spammeurs, qui seraient aussi derrière FoxWeekly, et que cette pseudo-campagne virale est une intox sophistiquée, un "hoax dans un hoax" en somme.
Générer des clics
L'objectif est de générer du trafic et des clics sur le web, des interactions sur les réseaux sociaux, afin d'en tirer des revenus et de se forger une réputation.
De fait, le site "EmmaYouAreNext" se targuait mardi d'avoir atteint "48 millions de visiteurs uniques, 7 millions de partages et de 'J'aime' sur Facebook et 3 millions de mentions sur Twitter".