Des travailleurs africains ou asiatiques toucheraient entre 20 et 30 rials (entre 5 et 8 francs) pour remplir les tribunes lors de rencontres sportives au Qatar, indique un reportage de l'agence AP.
En novembre, 150 travailleurs immigrés ont ainsi été payés pour assister au Doha Open de beach-volley, raconte John Leicester. Cet événement avait "attiré la foule", selon un communiqué de la Fédération internationale de volley (FIVB).
"Vraie passion" pour le sport
Les "faux fans" doivent applaudir sur ordre ou faire la "ola", selon John Leicester. Parfois, il leur serait même demandé de s'habiller comme les locaux, avec de longues tuniques blanches et un keffieh.
Alors que l'émirat du Golfe s'enorgueillit d'avoir une "vraie passion pour le sport", le journaliste explique que cette ruse est aussi utilisée pour des matchs de foot ou de handball.
La FIVB a "remercié" AP de l'avoir informée de cette pratique et indiqué qu'elle allait demander des clarifications aux organisateurs du Doha Open.
dk
Des conséquences inattendues
Ironiquement, les Qataris fuiraient les arènes sportives justement en raison de la présence de "faux fans", selon un sondage publié en janvier 2014.
Selon les autorités, deux tiers des personnes interrogées citaient "l'essor des fans payés" comme raison "significative" du désintérêt des Qataris pour les matchs.
Le Qatar, acteur incontournable
Depuis quelques années, le Qatar, grâce à ses pétrodollars, s'est imposé comme l'un des acteurs majeurs dans le monde du sport mondial.
L'émirat accueillera ainsi, notamment, les Championnats du monde d'athlétisme en 2019 ainsi que la Coupe du monde de football 2022.
La FIFA a déposé une plainte en Suisse suite à des soupçons de corruption concernant l'attribution du Mondial au Qatar.
La journée de "travail" en vidéo
John Leicester a filmé la prise en charge des travailleurs immigrés à Doha:
Puis le voyage en direction du stade de beach-volley:
Enfin, l'attente de la course de retour après le match: