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Un média participant aux Swissleaks détenait des comptes chez HSBC

Une camionnette de l'entreprise Cablevision, devant le siège du groupe à Buenos Aires. [Marcos Brindicci]
Une camionnette de l'entreprise Cablevision, devant le siège du groupe à Buenos Aires. - [Marcos Brindicci]
Des filiales du groupe de presse argentin Clarín, qui participe aux révélations Swissleaks, apparaissent comme détentrices de comptes chez HSBC dépassant les 100 millions de francs.

Le jour des premières révélations sur la liste Falciani par un consortium international de journalistes, le journal argentin Clarín, principal quotidien du pays, choisissait de publier une information sur un proche de la présidente Cristina Kirchner possédant un compte en Suisse.

Le journal omettait toutefois de préciser la présence sur la liste HSBC de deux opérateurs de télévision appartenant au Groupe Clarín, sa maison-mère: Cablevision et Multicanal.

Avec respectivement 82 et 20 millions de dollars déposés, les deux sociétés qui ont fusionné depuis se trouvaient en tête du classement des entreprises argentines détentrices de comptes genevois en 2006-2007.

La liste des principales sociétés argentines chez HSBC:

Cité par La Nación, Cablevision a affirmé que "les fonds étaient déclarés" et "qu'ils étaient déposés en Suisse pour l'annulation d'obligations financières là-bas", précisant encore que les comptes avaient été bouclés "depuis des années".

Reprenant l'information, l'agence de presse nationale Telam présente ces fonds comme "non déclarés", sans donner plus de détails.

La liste en main du fisc argentin depuis septembre

Buenos Aires a reçu en septembre dernier, des mains du gouvernement français, la liste des noms de ses citoyens apparaissant dans la liste Falciani.

Le fisc du pays sud-américain avait alors précisé que seuls 125 contribuables avaient déclaré leurs comptes helvétiques. L'existence des comptes des cablô-opérateurs avait déjà été évoquée à l'époque.

Avec 3625 clients, l'Argentine est le 8e pays le plus représenté dans le listing dérobé par l'ex-informaticien de chez HSBC.

>>Voir aussi: Pays d'origine des fonds, personnes concernées: les révélations Swissleaks en cartes

Marc Renfer

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Vives tensions entre Clarin et le gouvernement

Le conglomérat médiatique Clarín - en situation de quasi-monopole selon Reporters sans frontière - détient des dizaines de titres de presse, de radios et de chaînes de télévision. Le groupe est également actif dans le secteur de la production télévisuelle, de l'impression et de la télécommunication.

Proche de la présidence lors des années Nestor Kirchner (2003-2007), Clarín s'est peu à peu opposé à l'exécutif argentin à partir de 2008, jusqu'à se trouver dans une situation de guerre ouverte face au gouvernement de Cristina Kirchner.

Les sources de l'opposition sont variées, partant d'un mouvement de grève du secteur agricole, soutenu par Clarín, puis exacerbée par un projet de loi des médias visant à remplacer le cadre législatif hérité de la dictature de Jorge Videla et la déconcentration du secteur.

Dernier épisode en date illustrant ces tensions, Jorge Capitanich, Chef de cabinet des ministres, a déchiré un article du quotidien lors d'une conférence de presse, provoquant un tollé: