Le Daraprim, un traitement contre la toxoplasmose produit depuis 1953, a été acquis en août dernier par Turing Pharmaceuticals, qui a augmenté son prix d'environ 5500%.
Patron de la start-up, Martin Shkreli, 32 ans, est devenu la cible des internautes, dont Hillary Clinton.
"Les prix abusifs de ce type sur le marché des médicaments spécialisés est scandaleux", s'est insurgée la candidate démocrate, qui a promis de mettre fin à ces dérives.
Société enregistrée en Suisse
Sa réaction, couplée à celle des réseaux sociaux et à la chute du cours d'actions liées à la biotechnologie, a provoqué l'annonce d'une baisse de prix de divers médicaments, dont le Daraprim, indique mercredi le New York Times.
Martin Shkreli a ainsi promis qu'il allait faire machine arrière, sans préciser l'ampleur du réajustement du prix.
Turing Pharmaceuticals dispose d'une antenne suisse, enregistrée dans le canton de Zoug. La société, qui n'apparaît pas dans la liste d'autorisations délivrées par Swissmedic, était injoignable mardi à la mi-journée.
ds/mre
L'entrepreneur déjà épinglé
Matrin Shkreli avait déjà défrayé la chronique il y a douze mois en multipliant par 20 le prix du Thiola, un remède contre une maladie héréditaire rare.
Il a depuis quitté Retrophin, l'entreprise qu'il a fondée et qui le produisait, mais le fabricant du Thiola lui réclame 65 millions de dollars à titre de dédommagement. Elle l'accuse d'avoir utilisé Retrophin pour rembourser des investisseurs en colère.
Pas un cas isolé
Le New York Times pointe du doigt le fait que ces hausses de prix deviennent régulières. Pour la cycloserine par exemple, un antibiotique contre la tuberculose, il fallait débourser 500 dollars pour 30 capsules jusqu'en août. Dès son acquisition par l'entreprise Rodelis Therapeutics, la facture a grimpé à 10'800 dollars pour 30 comprimés.
Rodelis a depuis cédé ce traitement à une ONG affiliée à une université américaine qui le vend désormais 1050 dollars, montant qu'elle affirme "nécessaire pour juguler les pertes".