Après un an d'enquête dans le secteur de la pêche en Irlande, notamment de la crevette, The Guardian affirme que de nombreux sans-papiers, principalement originaires d'Afrique et des Philippines, travaillent dans les principaux ports du pays.
Le quotidien décrit les conditions inhumaines réservées aux migrants, parlant d'"esclavage moderne": interdiction de descendre du chalutier, paie inférieure à la moitié du salaire minimum, privation de sommeil, travail de jour comme de nuit, aucun jour de repos, etc.
Faille exploitée
Une filière ferait venir ces clandestins par les aéroports de Londres et de Belfast, en Irlande du Nord. Ils rejoindraient ensuite l'Irlande par la route, afin de contourner les contrôles de l'immigration.
Selon le journal, les "agences de recrutement" exploitent une faille juridique qui permet aux marins non-européens de transiter en Grande-Bretagne durant 48 heures s'ils rejoignent immédiatement un chalutier actif dans les eaux internationales. Or ils restent confinés dans les ports.
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Peur d'être renvoyé
Alors que certains ont fui, de nombreux travailleurs clandestins interrogés par le Guardian affirme avoir été trompés par les agences de recrutement.
Ils expliquent vivre dans la peur d'être renvoyés et être contrôlés par une dette dûe aux recruteurs, contrepartie pour le voyage et le travail.
850 millions par an
En 2014, les exportations de fruits de mer irlandais ont représenté 850 millions d'euros, soit 923 millions de francs suisses.
Un syndicat ITF Seafarers a tiré la sonnette d'alarme en 2008 déjà sur les conditions de travail des migrants dans les flottes irlandaises et écossaises. Selon lui, le gouvernement irlandais a "fermé les yeux".
Toujours dans le Guardian, le gouvernement a réfuté ces accusations et a déclaré prendre au sérieux toutes les affaires de traite d'êtres humains.