Les résultats de deux études, pas encore publiées mais consultées par l'agence Reuters, mettent en avant la présence de dangereuses bactéries dans les eaux de plusieurs plages très fréquentées de Rio de Janeiro, dont la célèbre Copacabana. L'épreuve de triathlon des Jeux olympiques se déroulera notamment dans ces eaux.
Ce type de bactéries ne se trouve normalement que dans les hôpitaux. Elles peuvent causer différentes infections, notamment pulmonaire et sanguine, ainsi que la méningite.
Manque d'assainissement
Selon Renata Picao de l'Université fédérale de Rio, responsable de la première étude, la contamination des plages est le résultat d'un manque d'assainissement basique de la ville de 12 millions d'habitants. "Ces bactéries ne devraient pas être présentes dans ces eaux", a-t-elle déclaré. Les prélèvements analysés ont été effectués entre 2013 et 2014.
La deuxième étude, de la Fondation Oswaldo Cruz, a trouvé les bactéries dans une lagune au coeur de Rio ainsi que dans une rivière qui se jette dans la baie de Guanabara, où se dérouleront notamment les compétitions de planche à voile.
Plaintes d'athlètes
Le nettoyage des cours d'eau de la ville devait être l'un des principaux héritages des Jeux olympiques pour la cité. Mais dans la baie de Guanabara, plusieurs athlètes se sont plaints de la puanteur des eaux usées et de la présence de nombreux débris.
Questionné sur la qualité des eaux, le comité d'organisation des Jeux de Rio a renvoyé la balle aux autorités brésiliennes. Celles-ci se sont contentées de signaler qu'elles respectent les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé en la matière, et que la recherche de "super-bactéries" n'en fait pas partie.
vtom avec Reuters
Enquête sur le service des eaux
Déjà révélée en 2014 par une autre étude, la contamination des eaux de Rio a incité le ministère public a ouvrir une enquête pour déterminer si le service des eaux de la ville commet des crimes environnementaux en mentant sur le traitement des eaux usées.
Les enquêteurs examinent également comment ont été utilisés les sommes colossales allouées depuis le début des années 1990 afin d'améliorer l'assainissement des eaux et nettoyer la baie de Guanabara.