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Plume pour intelligence artificielle, une profession d'avenir

De plus en plus courants, les "chatbots" sont aussi utilisés pour l'information comme ici avec l'application du site américain Quartz.
De plus en plus courants, les "chatbots" sont aussi utilisés pour l'information comme ici avec l'application du site américain Quartz.
A la fois scénaristes, développeurs et chefs de produits, les rédacteurs chargés d'imaginer les réponses des robots conversationnels (les "chatbots") sont de plus en plus recherchés.

Raphaël Kammoun est la plume de Jam, une application d’assistance par messagerie qui repose sur l'intelligence artificielle. Il décrit son quotidien dans un entretien publié lundi sur Rue89.

"Mon travail consiste à apprendre à des robots à être plus humains", explique-t-il. Le rédacteur réfléchit à des modèles de conversation et écrit certaines réponses de Jam, des messages types, des éléments de langage...

Il appartient aussi à la plume de définir la personnalité du robot. "Il doit être le plus humain des robots et le plus attentionné des humains", tout en restant neutre et apolitique, pointe le rédacteur.

Que répondre à une requête illégale?

Pour s'inspirer, l'auteur puise dans l'argot, le théâtre, les séries... Parfois les questions qui sont posées au "bot" sont loin d'avoir des réponses évidentes.

"Que répondre à 'est-ce que tu m’aimes ?', 'je suis triste en ce moment' ou 'comment on fait les bébés'?", s'interroge cet écrivain d'un nouveau genre, qui a aussi dû imaginer comment répondre à une requête illégale.

ptur

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Des profils artistiques très recherchés dans la Silicon Valley

Dans un long article paru en avril, le Washington Post explique que le métier de plume pour intelligence artificielle est en plein développement aux Etats-Unis.

Selon le journal, de plus en plus de start-ups ainsi que des poids lourds de la Silicon Valley (Apple, Amazon, Microsoft) font appel à des profils littéraires et créatifs pour enrichir et nuancer la personnalité de leur "bot". Derrière l'application Cortana de Microsoft, on trouve ainsi une équipe d'écriture composée de 6 personnes, dont un poète, un romancier, un dramaturge et un scénariste de télévision. Tout l'enjeu étant que le "bot" s'exprime de la manière la plus naturelle possible.

C'est la conséquence du développement continu des "interfaces conversationnelles". Selon une enquête de CBInsight et du Washington Post, les start-ups actives dans l'assistance virtuelle ont levé au moins 35 millions de dollars en 2015. Et en avril dernier, Facebook a officialisé l’arrivée des chatbots sur Messenger.