Alain Mafart est photographe animalier pour l'agence française Biosphoto. Sa photo de singes ci-dessus est en compétition pour le prestigieux concours annuel de photographie de nature du Musée d’histoire naturelle de Londres.
Mais le sexagénaire photographe de pingouins était, dans une autre vie, l'un des agents secrets français impliqués dans la destruction du Rainbow Warrior. Il a été condamné à 10 ans de prison pour l'homicide involontaire d'un militant de Greenpeace.
Greenpeace s'étrangle
Pour l'ONG, sa sélection au concours photo passe mal, note Le Monde. "Cet homme (...) a tué un photographe de l’environnement au cours d’un acte de terrorisme d’Etat", assène le directeur de Greenpeace Royaume-Uni John Sauven, réclamant le retrait pur et simple de cette candidature.
Le musée ne l'entend pas de cette oreille et rappelle au Times que "les photos ont été sélectionnées uniquement pour leur qualité (...) sans référence à l’identité des photographes".
ptur
Retour sur l'affaire du Rainbow Warrior
Le Rainbow Warrior, un chalutier de Greenpeace, a été détruit dans le port néo-zélandais d’Auckland le 10 juillet 1985 par les services secrets français, alors qu'il cherchait à se rendre à Mururoa, en Polynésie, pour tenter d'empêcher les essais nucléaires français. Un photographe de Greenpeace a trouvé la mort lors de ce bombardement.
Les agents Alain Mafart et Dominique Prieur, qui se faisaient passer pour un couple de touristes suisses, ont été démasqués, arrêtés et condamnés à de la prison. Le patron des renseignements, limogé, a affirmé plus tard que le président François Mitterrand avait lui-même commandité l’opération.
Aujourd’hui, l’épave du Rainbow Warrior repose toujours au large d’Auckland. En 1987, la France a versé 8 millions de dollars d’indemnités à Greenpeace.