La robe tachée de sang, une petite fille tient son ours en peluche au milieu des décombres. Un garçon raconte ensuite la vie sous les bombes, à Alep.
A priori terribles, ces images n'ont toutefois pas été prises à Alep, en Syrie, mais en Egypte. Il s'agit d'une mise en scène sur un chantier en démolition de Port-Saïd, selon le communiqué des autorités égyptiennes relayé par The Independent.
L'équipe de tournage et les parents des deux enfants ont été arrêtés et le matériel saisi, a ajouté le ministère de l'Intérieur sur sa page Facebook. Il y a publié lundi les photos et vidéos saisies.
Pour les réseaux sociaux
Quatre des cinq personnes arrêtées ont été libérées. Les charges retenues n'ont pas été précisées.
Selon les autorités égyptiennes, le vidéaste a avoué vouloir diffuser ses productions sur les réseaux sociaux en prétendant qu'il s'agissait d'Alep. Le but: dénoncer les frappes sur la ville récemment tombée entre les mains du régime.
Guerre médiatique
Ce nouvel exemple de propagande rappelle qu'en plus des violences en Syrie s'ajoute un combat médiatique. La semaine passée, lemonde.fr revenait sur plusieurs fausses informations émanant des deux camps pendant la bataille d'Alep. Et celles-ci ne se cantonnent pas aux réseaux sociaux.
Le 13 décembre, l'ambassadeur de Syrie à l'ONU Bashar Jaafari a brandi lors d'une réunion du Conseil de sécurité une photo d'une civile aidée par un "soldat syrien à Alep". Il s'agissait en réalité d'un milicien irakien après la bataille de Falloujah, en Irak, comme l'a dévoilé BuzzFeed.
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vtom