"J'espère qu'on n'apprendra pas que vous avez un compte offshore aux Bahamas", a lancé Marine Le Pen à Emmanuel Macron lors du débat mercredi soir. Cette déclaration a eu lieu à peine quelques heures après que des documents censés prouver l'existence d'une structure offshore détenue par le candidat d'En marche! ont été diffusés sur internet.
"La publication initiale sur le forum anonyme 4chan s'est faite à 19h", explique à la RTS Stephanie Lamy. "Les premiers sites complotistes à reprendre 'l'information' ont publié leurs articles aux alentours de 20h", explique celle qui a révélé sur son compte Twitter le déroulement de la diffusion des documents, via - entre autres - des comptes Twitter non-francophones liés à la droite dure américaine ou à la Russie.
"C'est une opération néfaste visant à décourager le vote Macron", explique la consultante, qui relève l'organisation prévue dans le message originel, avec hashtag spécifique (#MacronCacheCash) et une diffusion prévue durant le débat présidentiel.
Le dénonciateur anonyme y affirme avoir "envoyé ces documents à des centaines de journalistes français, qui ont tu l'information". "Il est difficile de savoir qui est à l'origine de ce genre de manipulation. L'auteur semble maîtriser l'anglais, sans être anglophone", souligne-t-elle en estimant que les documents sont "de faux grossiers".
Le timing et la coordination transmédia entre internet et télévision interpellent Stephanie Lamy. "Cela ressemble beaucoup à une opération de dernière minute pour entacher la candidature d'Emmanuel Macron à quatre jours du deuxième tour."
Plainte déposée par Macron
Le favori de l'élection a déposé plainte jeudi contre X pour "propagation de fausse nouvelle". Le Parquet de Paris a ouvert une enquête après cette plainte.
Interrogée sur le sujet jeudi, Marine Le Pen a assuré ne "pas avoir de preuve pour le compte aux Bahamas" sinon elle "lui aurait posé la question". De son côté, Emmanuel Macron a démenti ces insinuations et dénoncé les "fausses annonces et mensonges" émanant de "sites pour certains liés à des intérêts russes".
Accusant la candidate du Front national d'avoir fomenté cette "manoeuvre" grâce à ses "troupes sur internet", l'ancien ministre de l'Economie l'a accusée de propager des "fake news".
mre