Le Canada et la Thaïlande ont suivi, et on peut s'attendre à ce que de plus en plus de pays proposent l'offre. Facebook cherche ainsi à se positionner sur un marché juteux: l'industrie de l'amour en ligne représentera en effet 12 milliards de dollars en 2020, selon une estimation.
Le problème, pour le réseau social au logo bleu, est que certains acteurs sont déjà très bien implantés dans cette industrie. Tinder, l'un des mastodontes, créé en 2012, vient de dépasser les 4 millions d'utilisateurs payants dans le monde.
Prolongement de Facebook
Face à cette concurrence, pas sûr que l'offre de Facebook soit pertinente, juge Catherine Lejealle, sociologue et chercheuse à l'école de commerce ISC Paris, spécialiste des sites de rencontres.
"Les fonctionnalités que propose Facebook Dating ne semblent pas innovantes", note-elle. "Et le fait de l'avoir mis comme fonctionnalité sur Facebook va en faire un prolongement du réseau social. Or, ce qu'on a déjà vu avec Workplace, le Facebook professionnel, c'est que les gens ont vraiment envie de séparer le professionnel et la relation amoureuse. C'est-à-dire avoir sur leur portable une icône dédiée à la relation amoureuse."
Dating se présente en effet comme un service intégré dans Facebook, avec une messagerie indépendante de Messenger. Le réseau social détient tout de même un avantage de taille: la quantité de données dont il dispose sur ses utilisateurs.
Le "matching" par algorithme
Grâce à un algorithme qui étudie préférences, intérêts et interactions, il peut dénicher votre double. Facebook veut ainsi favoriser les relations sérieuses. Mais cette stratégie peut s'avérer contre-productive, selon Catherine Lejealle.
"Un couple, c'est une histoire qui n'est pas simplement de la correspondance et du 'matching' de centre d'intérêts", souligne-t-elle. "Mettre trop d'intelligence artificielle va supprimer ce hasard, cette possibilité d'avoir un petit peu d'hétérogénéité, cette chose magnifique qui est de découvrir l'autre. Je ne suis pas certaine qu'on ait besoin de beaucoup plus d'informations qu'il n'y a déjà sur les sites et applications."
Cléa Favre/kkub