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En Islande, le CO2 changé en roche pour nettoyer l'atmosphère

En Islande, une technique permet de changer le CO2 en roche pour nettoyer l'atmosphère.
En Islande, une technique permet de changer le CO2 en roche pour nettoyer l'atmosphère. / L'actu en vidéo / 41 sec. / le 8 mai 2019
Au coeur des volcans islandais, des alchimistes du XXIe siècle transforment en roche le CO2, principal responsable du réchauffement climatique, en l'injectant dans le basalte, poreux comme l'éponge, où il se pétrifie pour l'éternité.

Cette technique reproduit en accéléré un processus naturel qui peut prendre plusieurs milliers d'années: la minéralisation du dioxyde de carbone, un gaz à effet de serre produit en masse sur l'île boréale par les transports, l'industrie et... les volcans.

Une fois pétrifié, rien ou presque ne peut mettre en cause le confinement du CO2.

Un stockage de CO2 sécurisé et stable

"S'il y a une éruption volcanique et que la roche est chauffée à une température très élevée, une partie du minéral va se décomposer", prévient Sigurdur Gislason, géochimiste à l'Université d'Islande, avant de tempérer: "Il s'agit de la forme la plus stable et sécurisée de stockage du CO2".

La capture et le stockage du CO2 dans le sous-sol terrestre sont encouragés par le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) pour contenir l'élévation des températures moyennes de 1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle.

afp/ther

>> Voir aussi le reportage de la RTS sur place :

Climat 2015: l'Islande tente de transformer le gaz à effet de serre en minéral
Climat 2015: l'Islande tente de transformer le gaz à effet de serre en minéral / 19h30 / 3 min. / le 24 novembre 2015
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Une méthode gourmande en eau

L'inconvénient principal de la séquestration géologique est qu'elle est très gourmande en eau, abondante en Islande mais rare ailleurs sur la planète: pour une tonne de CO2 injectée, 25 tonnes d'eau désalinisée sont nécessaires.

"C'est le talon d'Achille de cette méthode", admet la géologue Sandra Ósk Snaebjörnsdóttir.

"Mais nous gagnons beaucoup en éliminant définitivement ce CO2 qui, autrement, flotterait dans l'atmosphère", justifie sa collègue Edda Sif Aradóttir.