Alors que la Suisse et d'autres pays débattent de diverses applications de traçage et de ce qu'elles peuvent induire en termes de risques pour la sphère privée, Singapour semble moins s'embarrasser de ce genre de questions.
Vendredi, il a ainsi lancé le test grandeur nature d'un robot-patrouilleur nommé Spot dans le parc Bishan-Ang Mo Kio. Objectif: inciter les individus à respecter les distances sociales grâce à la diffusion d'un message sonore et calculer le nombre de personnes présentes à un endroit précis pour limiter les risques de propagation du Covid-19.
Un petit goût dystopique
Reprenant la forme d'un canidé, le robot rappelle peut-être de mauvais souvenirs aux fans de la série Black Mirror. En effet, lors de l'épisode 5 de la saison 4 intitulé "Metalhead", on assistait à une course-poursuite, ou plutôt à une chasse à l'homme, effectuée par un robot à l'allure étrangement similaire.
Le robot testé à Singapour est un produit de l'entreprise américaine Boston Dynamics, une compagnie spécialisée dans la robotique qui a l'habitude de susciter le débat et les craintes avec des créations futuristes et souvent angoissantes.
Une technologie sûre d'après le gouvernement
Après avoir très bien maîtrisé une première vague d'infections au moins de janvier, Singapour se retrouve désormais dans une mauvaise posture alors que les cas de contaminations ont explosé dans le pays.
>> Lire également : Quand la deuxième vague de Covid-19 frappe, exemple à Singapour
C'est dans cet esprit que le gouvernement semble vouloir se baser sur une approche technologique pour répondre à cette recrudescence des cas. Ainsi, au-delà du test de ce robot-patrouilleur, l'Etat s'est aussi doté de plusieurs dizaines de drones et d'autres robots qu'il utilise ou entend utiliser pour assurer le respect des distances dans d'autres parcs et jardins.
Dans un communiqué, l'agence gouvernementale des technologies explique que le déploiement de ce robot est utile car il permet de "réduire le risque d'exposition au virus" et "les effectifs nécessaires aux patrouilles" tout en "minimisant les contacts physiques".
Interrogé sur le choix d'un robot à la forme de canidé, le gouvernement explique que contrairement aux robots à roue, spot est capable d'évoluer sur plusieurs types de terrains et de franchir facilement les obstacles.
Enfin, le gouvernement se refuse à parler d'un système de surveillance. Le communiqué explique que les caméras n'ont pas la possibilité de traquer ou de reconnaître les individus de manière spécifique. Il ajoute qu'aucune donnée personnelle n'est collectée.
Si ces éclaircissements devraient en rassurer certains, le déploiement de ce robot continue à faire le tour du monde sur les réseaux sociaux et à susciter de nombreuses inquiétudes. Le test devrait durer jusqu'au 22 mai prochain.
Tristan Hertig