ClearSpace mène un consortium européen qui a pour tâche de réaliser le premier satellite destiné à capturer et désorbiter un débris spatial. La start-up lausannoise a bénéficié de l’expérience accumulée depuis 2012 du Centre spatial de l’EPFL dans ce domaine pour remporter l'appel d'offres face à des groupes comme Airbus ou Thales.
Une mission inédite
Le consortium a pour première tâche la saisie et l’entrée contrôlée dans l’atmosphère d’un élément de l’étage supérieur du lanceur Vega, envoyé dans l’espace par l’ESA en 2013, évoluant sur une orbite à 660 km d’altitude. Le lancement de ClearSpace-1 est prévu pour 2025.
La mission est inédite à plus d'un titre, écrit vendredi l'EPFL dans un communiqué. C'est la première fois qu'on mise sur une start-up dans un domaine où les agences gouvernementales et autres grands acteurs règnent en maîtres et c'est la première fois qu'une agence spatiale finance un programme spécifique pour récupérer des débris.
Pour relever ce défi, la jeune pousse ClearSpace a augmenté son effectif de cinq à 20 employés. "Nous avons lancé un appel d’offres, auquel plus d’une cinquantaine d’entreprises ont répondu dans toute l’Europe", souligne Luc Piguet, CEO de ClearSpace, cité dans le communiqué.
20 partenaires européens
Une vingtaine de partenaires, répartis dans les huit pays participants, ont été sélectionnés, dont quatre entreprises en Suisse, en plus de l’EPFL. L’équipe ClearSpace-1 a jusqu’en mars 2021 pour concevoir le design précis du satellite, l’opération de mission, définir tous les sous-systèmes, etc, précise le CEO.
L'équipe prête, le projet détaillé a été présenté à l'ESA qui vient juste de l'accepter, note encore l'EPFL. La technologie développée pour le projet est une sorte de filet tentaculaire destiné à attraper les débris.
ats/jfe
Des milliers d'objets en orbite
Il faut savoir que des milliers de satellites et autres éléments mis en orbite au cours des 60 dernières années se sont dispersés en nombre croissant dans l’environnement spatial immédiat de la Terre.
Or, tournant autour de notre planète à une vitesse de 28'000 km/h, tous ces éléments représentent de dangereux projectiles pour les satellites opérationnels et les astronautes de la station spatiale internationale.