La Chine a jugé vendredi "extrêmement faible" la probabilité de dégâts sur Terre liés à la chute depuis l'espace d'une de ses fusées, qui doit effectuer ce week-end une rentrée incontrôlée dans l'atmosphère terrestre (lire encadré).
Le pays asiatique a lancé le 29 avril le premier des trois éléments de sa future station spatiale, la "CSS". Le lancement a été effectué avec une fusée Long-March 5B. C'est le corps de ce lanceur – toujours en orbite terrestre mais qui perd progressivement de l'altitude – qui doit revenir sur Terre. Le point d'impact de sa chute reste pour l'instant difficilement prévisible.
"En raison de la conception technique de cette fusée, la majorité des composants seront brûlés et détruits lors de la rentrée dans l'atmosphère", a déclaré vendredi un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Si le corps de la fusée reste entier après être rentré dans l'atmosphère, il y a de fortes chances qu'il s'abîme en mer car la planète est composée à 70% d'eau. Mais il pourrait aussi s'écraser sur une zone habitée ou sur un navire.
Les Etats-Unis suivent la situation de près
Le chef du Pentagone, Lloyd Austin, a de son côté assuré ne pas prévoir de détruire la fusée chinoise. Il a toutefois critiqué à demi-mot Pékin pour en avoir perdu la maîtrise, laissant entendre que son lancement n'avait pas été planifié avec suffisamment de soin: "Cela témoigne du fait que, pour ceux d'entre nous qui opérons dans l'espace, il y a, ou il devrait y avoir, une obligation d'opérer de façon sécurisée et réfléchie et de prendre tout ceci en considération en planifiant des opérations", a-t-il ajouté.
"Selon les dernières estimations que j'ai vues", le retour de la fusée sur Terre "est prévu le 8 ou le 9" mai, a indiqué le ministre américain de la Défense: "Nous espérons qu'elle tombera à un endroit où elle ne fera de mal à personne, dans l'océan ou un endroit comme cela. Nous l'espérons."
Après la séparation du module spatial, le lanceur s'est mis à tourner en orbite autour de la planète selon une trajectoire irrégulière, perdant lentement de l'altitude, ce qui rend toute prédiction sur son point d'entrée dans l'atmosphère et, donc, son point de chute, quasiment impossible.
Stéphanie Jaquet et les agences
Un laboratoire spatial hors de contrôle
Ce n'est pas la première fois que la Chine perd le contrôle d'un objet spatial lors d'un retour sur Terre.
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En avril 2018, le laboratoire spatial Tiangong-1 s'était désintégré à la rentrée dans l'atmosphère, deux ans après qu'il eut cessé de fonctionner. Les autorités chinoises avaient nié que le laboratoire avait échappé à leur contrôle.
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