Le "métavers", (metaverse en anglais, contraction de méta et univers) incarne l'avenir du réseau social, assure son fondateur Mark Zuckerberg. "Mon espoir, c'est que d'ici à cinq ans environ (…) les gens nous perçoivent avant tout comme une entreprise du métavers", a-t-il déclaré dans un entretien au site spécialisé The Verge la semaine dernière.
Il ne s'agit pas d'une simple numérisation du monde réel, comme le serait par exemple la visite en ligne d'une exposition. C'est un monde imaginaire intégrant des éléments du réel, où les gens interagissent sous forme d'avatars. Il ne s’agirait donc plus d’aller "sur" Facebook mais "dans" Facebook.
Un concert par le biais d'un avatar
Au printemps dernier, le rappeur américain Travis Scott, par le biais de son avatar, a donné par exemple un concert sur le jeu en ligne Fortnite. Et les gamers-spectateurs pouvaient interagir.
Essayages virtuels de vêtements
On peut aussi imaginer d'autres utilisations dans ce "métavers", selon Julien Pillot, enseignant-chercheur en économie au CNRS en France.
"Cela peut être un magasin de vêtements qui permet d'avoir un accès facilité à l'ensemble de la gamme de la marque en question, qui puisse permettre des essayages virtuels, de demander aussi des avis en temps réel à sa communauté pour savoir s'ils valident ou non le nouveau tee-shirt ou la nouvelle robe", a-t-il illustré dans La Matinale de la RTS.
L'inconnue des clients potentiels
Tout pourrait être possible dans le métavers, avec des technologies qui ne cessent d'évoluer.
Mais il y a tout de même une grande inconnue, selon Julien Pillot: "Est-ce que finalement il y aura suffisamment de clients pour couvrir les coûts liés au développement de ces métavers?", s'est-il interrogé. "La question reste entière pour l'instant, mais ce n'est pas surprenant de mon point de vue que des entreprises comme Facebook (…) s'intéressent de très près à ce type d'expériences".
La nouvelle ambition du géant californien dépendra de sa division de réalité virtuelle (VR) et de réalité augmentée, Facebook Reality Labs (FRL), responsable notamment des casques immersifs Oculus, principalement utilisés à des fins de divertissement, pour l'instant.
Des personnes venant aussi bien de l'application Instagram que de Facebook Gaming et d'Oculus ont été recrutées.
oang avec Pauline Rappaz et afp