Facebook a minimisé les effets néfastes de ses plateformes, révèle le Wall Street Journal
Facebook nous ment depuis plusieurs années, semble affirmer le Wall Street Journal. Avec ses "Facebook Files", le quotidien économique américain a dévoilé plusieurs documents qui détaillent le mode de fonctionnement du géant des réseaux sociaux.
L'enquête du journal révèle notamment que la société connaissait les effets néfastes du réseau social Instagram sur les jeunes filles. En 2019 déjà, un document interne de Facebook expliquait qu'Instagram donnait "une image négative d’elle-même à une jeune fille sur trois".
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Une autre note interne de 2020 révèle que "les adolescents estiment qu'Instagram est responsable de l’augmentation du nombre de dépressions et d’une anxiété croissante".
"L'article se concentre sur des conclusions d'études limitées et les présente sous un mauvais jour", a répondu Karina Newton, directrice des règlements publics d'Instagram, citée par AFP. Mais ces recherches montrent "notre engagement à comprendre ces sujets complexes".
Au courant depuis plusieurs années
Dans un premier volet de cette enquête, le Wall Street journal démontre également que certaines célébrités, responsables politiques et autres influenceurs bénéficient d’un traitement privilégié et différencié concernant la modération des contenus.
Baptisé "Crosscheck" ou "XCheck", ce programme de modération à deux vitesses concerne, selon le quotidien américain, 5,8 millions d’utilisatrices et utilisateurs. Les membres figurant dans "XCheck" ne sont pas totalement exemptés de toute modération, mais en cas de signalement, leur cas est traité avec une certaine flexibilité.
A la suite de ces révélations, un porte-parole de Facebook a fait remarquer dans un tweet que l’article du Wall Street Journal souligne la nécessité de changements. Or, ceux-ci "sont en fait déjà en cours au sein de l'entreprise. Nous avons de nouvelles équipes, de nouvelles ressources et une refonte du processus", a-t-il affirmé. Une manière de signifier que les révélations du quotidien seraient déjà datées.
Ces documents gardés secrets révèlent que le géant des médias sociaux était au courant de ces éléments et que l'entreprise a minimisé pendant des années les conséquences de l'utilisation de ses plateformes virtuelles sur le monde réel.
Miruna Coca-Cozma/iar avec agences