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La technologie CRISPR utilisée au Japon pour booster des tomates

Le Japon lance la première tomate au génome modifié par CRISPR-Cas9 au monde, une Sicilienne rouge. [Sanatech Seed Co. - ISAAA]
Au Japon, le génome de tomates a été édité avec CRISPR pour produire en plus grande quantité un acide aminé antistress / La Matinale / 1 min. / le 28 septembre 2021
Des tomates modifiées grâce aux ciseaux moléculaires CRISPR-Cas9 sont commercialisées depuis quelques jours au Japon, une première dans l'alimentation. Ces tomates produisent une plus grande quantité d'un acide aminé censé lutter contre le stress et l'hypertension.

CRISPR-Cas9, ce sont de petits ciseaux moléculaires permettant de faire des copier-coller dans l'ADN: une technique qui a valu le prix Nobel de chimie 2020 à Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna. Ce mécanisme facile et peu coûteux suscite énormément d'attentes, mais aussi de craintes.

Pour l'heure, la Sicilienne rouge à haute teneur en GABA – cette variété de tomate, commercialisée par Sanatech Seed au Japon – est le premier aliment en vente à avoir été génétiquement modifié en utilisant CRISPR. La modification fait que la tomate produit moins d'une enzyme qui décompose l'acide aminé GABA (acide γ-aminobutyrique). Résultat, la Sicilienne rouge contient cinq fois plus de cet acide aminé qu'une tomate normale.

Or, cette molécule est un neurotransmetteur qui joue un rôle central dans le fonctionnement cérébral et le système nerveux humains.

Un alicament

Quant à savoir si en manger est bénéfique ou non, il n'y a pas de consensus actuellement. Toutefois, la start-up japonaise vend sa tomate comme un alicament, soit un aliment-médicament.

Certaines observations suggèrent en effet que l'acide aminé GABA aiderait à lutter contre le stress et l'hypertension, ainsi qu'à améliorer la qualité du sommeil.

Contrairement à certaines techniques de modification génétique qui consistent à ajouter des bouts de génomes dans un organisme, l'approche utilisée ne fait que modifier l'ADN existant de la tomate. Et comme ce type de transformation arrive parfois naturellement, certains pays ne les soumettent pas aux mêmes règles que d'autres produits génétiquement modifiés.

Au Japon notamment, la Sicilienne rouge à haute teneur en GABA n'est pas considérée comme un OGM, ce qui a facilité sa commercialisation.

Sujet radio: Lucia Sillig

Version web: Stéphanie Jaquet

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