"A priori, les plastiques ne sont pas dangereux pour l'utilisateur ou l'utilisatrice. Mais il faut quand même que certaines exigences soient remplies: le respect du cadre légal (toute une série d'ordonnances et de règlements selon l'objet que l'on va analyser: autant le matériau de départ que les additifs doivent être autorisés), le respect des bonnes pratiques de fabrication, il faut établir une documentation spécifique, que le produit ne présente aucun défaut et que son usage ne soit pas détourné", détaille Aurélie Bugey, chimiste au Service cantonal genevois des affaires vétérinaires et des denrées alimentaires. Les cas qu'elle décrit dans le Point J se rapportent aux objets usuels, c'est-à-dire ceux qui entrent en contact avec la peau ou les muqueuses.
Le transfert des molécules, la migration (d'un matériau plastique vers l'organisme humain), ne se fait que dans des conditions très particulières.
Elle précise toutefois que "c'est à l'importateur ou au fabricant de s'assurer que son produit est sûr avant la mise sur le marché".
Les campagnes de contrôle réalisées par les laboratoires comme celui où travaille Aurélie Bugey doivent donc mettre des priorités sur certains objets usuels, car il est impossible de contrôler tous les objets commercialisés. "A Genève, nous nous attelons surtout aux molécules qui représentent un risque marqué, aux perturbateurs endocriniens et aux allergisants. On va aussi s'attarder particulièrement sur les objets destinés aux enfants, ou sur les objets que l'on utilise tous les jours: une gourde que l'on emmène au travail par exemple", explique-t-elle.
Comment sont réalisés les tests? Les produits jugés "à risque" évoluent-ils au fil du temps? Quels conseils donner aux consommatrices et consommateurs dans l'usage du plastique au quotidien?
Jessica Vial et l'équipe du Point J
Un catalogue des produits dangereux
Des chercheurs et chercheuses de l'EPFZ ont établi cet été un catalogue de plus de 10'000 produits chimiques utilisés pour la fabrication du plastique. Un quart sont jugés préoccupants, selon cette recherche publiée dans la revue Environmental Science & Technology, et la moitié des substances potentiellement dangereuses ne font l'objet d'aucune régulation dans le monde.
Dans l'épisode du Point J ci-dessus, la chimiste Aurélie Bugey tempère les craintes que peuvent susciter ce large catalogue. Elle explique que le transfert des molécules, la migration d'un matériau plastique vers l'organisme humain, ne se fait que dans des conditions particulières: certains couples contenant-molécule, certaines températures ou certains type de contenu (gras, eau, etc.), par exemple.
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