Le robot Ai-Da peut désormais créer et interpréter de la poésie comme les humains
Ai-Da peut dessiner, peindre et réaliser des performances artistiques. Depuis quelques jours, elle est également le premier robot de l'histoire à lire publiquement des poèmes écrits par l'intelligence artificielle.
Lors d'une représentation publique au Ashmolean Museum de l'Université d'Oxford, Ai-Da, nommée d'après Ada Lovelace, première codeuse de l'histoire, a interprété quelques poèmes en hommage aux 700 ans de la mort de l'illustre poète italien Dante Alighieri, auteur de la Divine Comédie.
Le robot a créé ces poèmes de façon autonome, sans intervention humaine. Il les a rédigés après avoir lu "L'enfer" de Dante dans son intégralité. Des algorithmes lui ont permis d'analyser la structure de ce poème du 16e siècle et Ai-Da s'est ensuite basée sur une banque de données de mots et des modèles de langage.
Selon son créateur Aidan Meller, elle est capable de créer 20'000 mots en 10 secondes. La seule intervention humaine intervient dans la sélection des passages dans cette prolifique production. La poésie ainsi réalisée est quasi indiscernable de celle d'un humain, affirme Aidan Meller.
Susciter le débat
Une poétesse britannique a par ailleurs analysé les poèmes pour le journal The Guardian et a jugé les vers "très étranges", mais pas inintéressants pour autant. Il ne s'agit pas d'une création qui n'a pas de sens. L'univers de Dante a aussi inspiré l'artiste-robot, qui peut dessiner toute seule, pour réaliser des peintures et des sculptures.
Le projet, qui se veut éthique, pose de nombreuses questions philosophiques sur notre rapport à l'écriture et l'art en général. Ses initiateurs sont conscients des préoccupations liées au développement de plus en plus avancé de l'intelligence artificielle.
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Ils souhaitent avec Ai-Da susciter la réflexion sur l'impact des nouvelles technologies sur nos vies.
Miruna Coca-Cozma/iar