La semaine passée, le Japon a annoncé une lutte contre les disquettes. C’est le tout nouveau ministre du Numérique qui a lancé ce combat. Taro Kono ne veut plus forcer les entreprises à utiliser des systèmes de stockage moyenâgeux. Son objectif est que tout se fasse désormais en ligne. Actuellement il existe 1900 procédures gouvernementales qui obligent les entreprises à utiliser des supports obsolètes pour communiquer avec les autorités. Parfois, ce sont des disquettes qui sont exigées, parfois des CD-ROM ou encore des minidisques.
Pourquoi de telles pratiques en 2022? Il y a des habitudes prises qui ont de la peine à disparaître. Il y a aussi la peur de passer à des services en ligne qui pourraient être piratés. Et il y a le sentiment qu’une disquette, c’est solide, fiable et presque éternel.
Aujourd’hui, des disquettes survivent encore un peu partout sur la planète. Les mises à jour du Boeing 747-400, qui vole depuis la fin des années 80, sont toujours effectuées avec des disquettes de 3,5 pouces. L’armée américaine, elle aussi, a très longtemps aimé ces supports. Ce n’est qu’en 2019 qu’elle a abandonné les énormes disquettes 8 pouces. L’armée les utilisait comme support pour recevoir les ordres de lancement de missiles nucléaires.
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Quelques pistes de conservation
Cela pose la question de la sauvegarde de nos données. Où les stocker pour qu’elles soient encore accessibles dans cinq, dix ou vingt ans? Il y a quelques années, le CD et le DVD étaient la solution. Mais ces supports sont fragiles. Une simple rayure peut les rendre inutilisables. Sans parler de la peine à trouver des lecteurs. Les disques durs sont aussi fragiles, un problème mécanique peut rendre les données inaccessibles. Il y a également un doute sur les clés USB, dont le contenu pourrait s’effacer après plusieurs années.
Alors que faire? Le mieux est certainement de stocker ses données les plus précieuses sur plusieurs supports en parallèle: un ordinateur, un disque dur externe et pourquoi pas son téléphone. Et tous les trois à cinq ans, il faut s’assurer que ses données sont toujours accessibles, sinon il faut les migrer vers un nouveau support. Il est aussi conseillé d’effectuer des sauvegardes vers le cloud de géants de la technologie, nos photos étant en sécurité dans leurs gigantesques centres de données. Il existe aussi des services cloud intéressants proposés par des acteurs suisses.
Anouch Seydtaghia