En matière d'impact environnemental de l'électricité, tout dépend de l'heure et de la saison. Avec cette plateforme baptisée horocarbon, l'Université de Genève (UNIGE) vise plus de transparence.
Alimenté par des données de production suisses et étrangères, ce compteur virtuel s'adresse autant aux citoyens qu'aux scientifiques et politiques, a indiqué lundi l'université dans un communiqué. Il propose également un outil interactif pour évaluer l'impact environnemental de sa consommation personnelle et celle de certains appareils électriques (frigo, ordinateur, lave-vaisselle).
En Europe, le secteur de l'électricité est responsable de 25% des émissions de gaz à effet de serre. En Suisse, où l'électricité est principalement produite par des centrales nucléaires et hydrauliques, il représente moins de 2% de ces émissions.
Cependant, une grande partie de cette électricité est exportée vers les pays voisins, notamment en été, lorsque la production est excédentaire. Pour répondre à ses besoins, la Suisse s'appuie ainsi sur un mix d'énergie indigène et importée. Cette dernière part représente environ 11% de la consommation annuelle, avec une proportion qui peut s'avérer bien plus importante en hiver.
L'empreinte carbone de la Suisse sous-estimée
"La mesure des émissions de CO2 issues du secteur de l'électricité repose en général sur le principe de comptabilité de production: on attribue ces émissions à la zone géographique où elles ont été générées. Cette approche ne reflète pas l'impact carbone réel de la consommation d'un pays, puisqu'elle ne prend pas en compte les émissions liées aux importations, très carbonées dans le cas de la Suisse", explique Elliot Romano, de l'UNIGE, cité dans le communiqué.
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Les scientifiques estiment que l'empreinte carbone de la consommation électrique suisse, en moyenne annuelle, peut atteindre en réalité plus de cinq fois la valeur obtenue avec la méthode de comptabilité de la production.
Le but de cette plateforme est de fournir des indicateurs pertinents, souligne Elliot Romano. En mettant par exemple en évidence les moments où la part d'énergies renouvelables est la plus importante dans le mix électrique, elle peut inciter la population à consommer de façon plus vertueuse.
Actuellement, le compteur virtuel transmet des informations avec un décalage de deux jours. A terme, l'objectif est en d'en faire un outil de suivi en temps réel.
ats/iar