En Suisse, 34% des utilisateurs de TikTok ont moins de 18 ans. Ils passent en moyenne 50 minutes par jour sur l'application de partage de vidéos. Une forte présence de mineurs qui pose question.
Messages publicitaires, mais aussi racisme et discours de haine: le réseau social est en effet régulièrement pointé du doigt. Ses dirigeants se vantent d'avoir supprimé l'an dernier 400 millions de vidéos, un chiffre pourtant bien maigre alors que 100 millions de clips sont diffusés chaque jour sur la plateforme.
Face aux accusations, le vice-président du département de politique publique en Europe de TikTok se défend dans une interview accordée à la RTS en marge du Forum de Davos. "Avec la désinformation ou les propos de haine, la modération automatique est moins efficace. Il faut regarder si le message lutte contre le racisme et la haine ou si, au contraire, il en fait la propagande. Il est difficile d'utiliser les algorithmes pour détecter ce genre de message. On doit avoir plus de contexte et d'informations pour les traiter", explique Theo Bertram mercredi dans le 19h30.
Danger pour l'intégrité physique ou morale?
L'inscription n'est ouverte qu'aux personnes âgées de plus de 13 ans. La messagerie directe, quant à elle, est accessible pour les plus de 16 ans. Les vidéos en direct et les achats d'articles virtuels ne sont disponibles que pour les utilisateurs majeurs.
Toutefois, selon Olivier Crochat, chercheur à l'EPFL, les contenus émis par les mineurs eux-mêmes représentent aussi un danger.
"Les affinités sexuelles, les minorités, ce qu'on aime ou ce qu'on n'aime pas, toutes ces données pourraient être utilisées. Selon le pays dans lequel on vit, il pourrait y avoir un danger pour son intégrité physique ou morale", alerte-t-il.
"On lui fait confiance"
Dans le reportage du 19h30, une adolescente romande explique n'avoir le droit de consulter TikTok qu'une heure par jour. Sa maman la sensibilise aux risques liés à l'application mais tient à lui laisser une certaine liberté.
"On ne sait pas toujours ce qu'il se passe derrière les écrans, mais on en discute. On sait ce qu'elle aime, la musique, les challenges. Le fait de discuter avec elle, pour nous, c'est venu naturellement. On lui fait confiance", assure-t-elle.
Charlotte Onfroy-Barrier/gma