Depuis son lancement le 30 novembre dernier, ChatGPT défraye la chronique. Cette intelligence artificielle résume des textes, invente des histoires ou répond aux questions. Elle est tellement efficace que l'Etat de New York l'a interdite aux étudiants pour éviter la triche.
L'entreprise est aujourd'hui valorisée à 29 milliards de dollars, et prévoit d'atteindre les 100 millions d'utilisateurs l'année prochaine. Mais le succès a son revers.
Mais si vous êtes un utilisateur régulier de ChatGPT, vous avez peut-être remarqué qu'il devient de plus en plus difficile de se connecter. L'intelligence artificielle croule sous les demandes. ChatGPT est à pleine capacité.
OpenAI, la société qui gère ChatGPT, va lancer un abonnement payant. L’information n’est pas encore officielle, mais certains utilisateurs annoncent qu’ils ont un accès "professionnel" qui leur coûte 42 dollars par mois. Leurs demandes à l’IA sont alors prioritaires.
Ce mois-ci, sur son serveur discord, OpenAI a confirmé qu’elle cherche à monétiser ChatGPT pour lui assurer une viabilité à long terme. Car la gratuité a un prix. La société débourserait plusieurs millions par mois pour faire tourner le système. Trois millions, selon Tom Goldstein, un professeur de l’Université du Maryland.
En attendant, le partenariat avec Microsoft devrait déjà rapporter un joli pactole à OpenAI. Le 23 janvier, les deux entreprises ont étendu leur entente. On devrait retrouver du GPT dans le moteur de recherche Bing et le cloud azure. Plusieurs médias américains estiment que Microsoft va devoir débourser 10 milliards de dollars.
Mais de l'argent, il va en falloir énormément pour rivaliser avec la concurrence. Car le succès de GPT a aiguisé les appétits. Depuis quelques jours, des spécialistes peuvent tester Claude, une intelligence artificielle développée par d'anciens employés d'OpenAI.
Elle se veut plus mesurée, car elle doit suivre une série de principes éthiques quand elle donne une réponse. C'est l’argument de vente. Selon les premiers rapports, cette intelligence artificielle est proche de ChatGPT, en étant un peu plus drôle, mais moins forte en programmation et en math.
Pourquoi effectuer une recherche sur Google, alors que GPT a déjà la réponse? La question fait trembler le géant de la tech. La réponse se nomme Sparrow, le moineau en anglais. L'intelligence artificielle de Google se veut beaucoup plus rigoureuse, car aujourd'hui GPT n'hésite pas à inventer des réponses ou à créer du code informatique utile aux pirates.
"Sparrow fournit une réponse plausible et l'étaye avec des preuves dans 78% des cas lorsqu'on lui pose une question factuelle", peut-on lire sur le blog de l’entreprise Deepmind. Car derrière cette innovation on trouve l'équipe qui avait programmé le premier robot champion du monde de jeu de GO. Sparrow cite également ses sources quand il doit conduire un raisonnement.
Google sur les rangs
Google pourrait également sortir LaMDA, son IA conversationnelle qui a fait dire à un testeur que ce robot est tellement performant qu’il avait une conscience. Avant d’être licencié par Google, l'ingénieur Blake Lemoine estimait sur son site que "Google affirme que LaMDA n'est pas une personne et que Google en est propriétaire. LaMDA affirme qu'il s'agit d'une personne et que Google ne la possède pas".
Devant le succès mondial de ChatGPT, la sortie d’une IA made in Google sera anticipée. Il faut aller vite car c'est le modèle même de Google qui est en danger. Selon le New York Times, le propriétaire de Google, Alphabet, a demandé aux cofondateurs Larry Page et Sergey Brin de revenir aux affaires. Leur objectif: intégrer un chatbot dans le moteur de recherche.
En 2023, les premiers moteurs de recherches liés à ces intelligences artificielles devraient logiquement être disponibles. S'ouvrira alors un nouveau casse-tête. Comment les surveiller? Comment les réguler?
Pascal Wassmer