Il y a quelques jours, Google a dit stop: ses lunettes ont été définitivement retirées de la vente. L'accessoire avait été lancé il y a plus de dix ans. Au début, ces lunettes avaient séduit: une monture fine, une caméra, un mini écran, un micro pour des commandes vocales… Google imaginait de nombreuses utilisations dans la vie de tous les jours.
Mais très rapidement, la société s'est rendu compte que son objet à 1500 dollars ne répondait à aucun besoin. Google s'est replié sur le monde de l'entreprise, avec peu de succès. Depuis mi-mars, ces lunettes ont rejoint le musée des flops technologiques.
Mais ce n'est pas forcément la fin de l'histoire. Il y a un an, Google avait impressionné avec une démo. De nouvelles lunettes, d'apparence tout à fait normales, y étaient présentées. Une mère et sa fille étaient mises en scène dans un petit film. La première parlait mandarin, alors que sa fille parlait anglais. Les deux ne pouvaient pas se comprendre. Mais avec les nouvelles lunettes, cela devenait possible. En temps réel, la fille voyait, sur l'écran de ses verres, s'afficher en anglais tout ce que sa mère disait.
Plusieurs ingrédients
L'exploit avait été possible grâce à plusieurs ingrédients: un micro, un système d'interprétation en direct, un affichage de texte sur les verres et aussi une bonne dose d'intelligence artificielle. Près d'un an plus tard, la société n'a articulé aucun prix, aucune date de lancement. C'est le mystère complet. Ces lunettes sont sans doute encore testées dans les laboratoires.
Mais on peut imaginer que cet accessoire va réapparaître un jour ou l'autre. L'intelligence artificielle fait d'énormes progrès. Et la traduction instantanée est quasiment au point. Mais Google, en pleine restructuration, tout comme ses concurrents, se demande sans doute si son produit intéressera de nombreux utilisateurs.
D'autres sociétés développent des lunettes connectées, comme Snapchat. Le réseau social américain lance régulièrement de nouvelles lunettes connectées. Le dernier modèle, vendu 420 francs, possède deux appareils photo haute définition capables d'enregistrer des vidéos et pas moins de quatre micros sur les branches. Le but est de réaliser des mini clips depuis n'importe où et de les mettre en ligne instantanément sur le réseau social.
Matériel d'espion en herbe
Et discrètement, Meta, la maison mère de Facebook, continue à travailler avec Ray-Ban. La marque vend des lunettes connectées, elles aussi équipées de caméras et de micros. Ces accessoires ressemblent à s'y méprendre à des lunettes de soleil classiques. Mais quand l'utilisateur vous filme, vous apercevez une petite diode lumineuse qui s'allume sur la monture. Pour environ 400 francs, ces lunettes sont l'outil parfait de l'espion amateur.
Il suffirait qu'un fabricant résolve un problème de notre quotidien avec ces accessoires pour que les ventes décollent. Plus de dix ans après le début des Google Glass, l'histoire n'est certainement pas finie pour ses successeurs.
Anouch Seydtaghia