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Les montres connectées, un outil pour déterminer des profils psychologiques

Une étude de l'UNIL montre que des traits de personnalité peuvent être déduits des montres connectées
Une étude de l'UNIL montre que des traits de personnalité peuvent être déduits des montres connectées / 19h30 / 2 min. / le 3 avril 2023
Alors que les objets connectés collectent des données personnelles en permanence pour aider à améliorer la qualité de vie, ils posent également des questions éthiques. Une étude de l’UNIL révèle une "importante corrélation entre ces données et les traits de personnalité".

Les objets connectés nous suivent partout et savent tout de notre vie. Et les entreprises collectent ces données pour mieux connaître le profil de leurs utilisateurs et peuvent même aller jusqu’à prédire leur profil psychologique, démontre une étude de l’UNIL sur les montres connectées.

Camille Cevey se prépare actuellement pour les 20 km de Lausanne et son entraînement commence toujours de la même manière: après un bon laçage des chaussures, elle jette un coup d’oeil à sa montre connectée. Car cette étudiante surveille au quotidien son activité physique, son sommeil et ses cycles menstruels notamment.

"C’est plutôt quantifier et garder une régularité, voir que je fais des progrès au niveau du sommeil, de mes pas, de mon activité physique. Cela me permet aussi d’adapter mes entraînements, mes heures de sommeil, mes autres activités, pour les optimiser dans le but d’atteindre un objectif précis", confie-t-elle lundi dans le 19h30.

Etablir des profils psychologiques

L'étudiante fait partie des 200 participantes et participant à l'étude de l’UNIL, qui est la première à lier les données biométriques, telles que le genre, la fréquence cardiaque, le sommeil et le nombre de pas récoltés par les traceurs d’activité. Collecter de tels résultats durant quatre mois a permis aux chercheurs de déterminer des grands profils psychologiques.

"Nos participants ont passé un test de personnalité, composé de plusieurs centaines d’affirmations, avec lesquelles ils sont d’accord ou pas d’accord. Ensuite, on a fait une étude stratégique en cherchant des corrélations entre les scores obtenus, les données physiologiques et les montres connectées”, explique Noé Zufferey, doctorant au Département des systèmes d’information à l'UNIL.

C’est ainsi que le nombre de pas, en particulier les vendredi et samedi soir, et la diversité des activités pratiquées tendent à indiquer une personnalité extravertie.

Un nombre de pas élevé et un sommeil de moins bonne qualité se retrouvent chez les personnes moins stables émotionnellement, plus sujettes à l’anxiété.

Enfin, plus étonnant, l’ouverture d'esprit pourrait également se déduire de l’évolution de la fréquence cardiaque, dans la journée.

Des questions éthiques

Ces données facilement collectables posent toutefois des questions d'éthique. "On peut utiliser les traits de personnalité d’une personne pour la manipuler, pour lui envoyer des messages de propagande ou de la publicité ciblée par exemple", met en garde Noé Zufferey.

Chaque jour, chaque personne livre à d'autres d’immenses quantités de données personnelles. C’est donc à chacun d’en évaluer les conséquences pour sa sphère privée.

>> Pour aller plus loin, lire : Pourquoi la montre connectée ne menace pas la montre traditionnelle

Reportage TV: Marie-Emilie Catier

Adaptation web: juma

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